La secrétaire d’État à la santé Nora Berra a présenté, le 29 février en conseil des ministres, un nouveau plan de santé mentale. L’enjeu majeur de ce nouveau plan, indique le communiqué du ministère de la Santé qui fournit par ailleurs très peu d'informations, "est de prévenir les ruptures dans les parcours de vie des personnes concernées, quel que soit leur lieu de vie, y compris celles en grande précarité ou en milieu pénitentiaire."

Ce plan, précise Le Monde, tente de répondre au manque de lisibilité et de coordination de l'offre de soins pointé par le Haut conseil à la santé publique et la Cour des comptes.

Cette dernière, dans un rapport publié en décembre 2011 avait dressé un bilan très critique des résultats du plan Psychiatrie et santé mentale (2005-2010) qu'elle qualifiait "de médiocres, en raison de l’insuffisance des moyens financiers, de la défaillance du pilotage et du défaut d’un portage suffisamment fort". Le rapport jugeait notamment que le recours à l'hôpital demeurait excessif, faute de développement de possibilités de prises en charge alternatives.

Le nouveau plan prône donc le développement d'alternatives à l'hospitalisation dans les zones trop peu pourvues. L'accent est mis sur l'accès au logement et son maintien en améliorant l'offre de "logement accompagné" comme les appartements associatifs pour éviter l'isolement et la rupture des liens sociaux.

L'accès aux soins des sans domiciles fixes devra être facilité grâce à des équipes mobiles psychiatrie-précarité notamment.

Chaque Agence régionale de santé (ARS) devra faire un bilan des structures et outils existants sur son territoire, et décliner le plan selon ses besoins.

"Mais dans le document, pas un mot sur les moyens", rapporte Le Monde.

C'est ce que reprochait notamment le Syndicat des psychiatres des hôpitaux dès janvier, voyant dans ce plan "un simple assemblage de thèmes et de recommandations régulièrement déclinées depuis quinze ans sans qu'il soit donné réellement les moyens de les mettre en œuvre", toujours selon Le Monde.

L'équipe du candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, a dénoncé un projet présenté en bout de course,"en catimini, sans conviction et sans ambition".

Psychomédia avec sources: Le Monde, Ministère de la Santé. Tous droits réservés.