Les médicaments psychostimulants, tels que la Ritaline (méthylphénidate) ou l'Adderall (à base d'amphétamines) et plusieurs d'autres, sont de plus en plus utilisés dans des contextes académiques et professionnels afin d'améliorer les performances intellectuelles.

Une étude, publiée dans le Journal of Cognitive Neuroscience, a vérifié les effets de ces médicaments de l'intelligence ("smart drugs") sur des fonctions cognitives importantes pour les performances académiques et professionnelles chez des personnes normales (sans troubles cognitifs).

Irena P. Ilieva de l'Université de Pennsylvanie et ses collègues (1) ont réalisé une méta-analyse incluant 48 études impliquant 1 409 participants.

Une légère amélioration du contrôle inhibiteur (important pour l'évitement de la distraction et la capacité de passer d'une ligne de pensée à une autre) et de la mémoire épisodique à court et à moyen terme était constatée.

Un modeste effet sur la mémoire de travail était constaté mais il était inconsistant selon les méthodes d'analyse. Les études montrant des effets sur la mémoire épisodique à long terme et de la mémoire de travail étaient sujettes à des biais de publication. Les auteurs concluent que les effets de ces médicaments sur la cognition de personnes en santé sont, dans l'ensemble, probablement modestes.

Cette conclusion rejoint un consensus émergeant dans la littérature, indiquent-ils. Ces médicaments semblent avoir des effets limités sur les mesures de fonctions exécutives en laboratoire et l'apprentissage chez les jeunes adultes normaux et en bonne santé.

Dans certaines situations, notent-ils, un petit avantage peut être utile, mais il est également possible que les utilisateurs aient recours à ces stimulants pour améliorer leur énergie et leur motivation plus que leur cognition, disent-ils. Une étude publiée par la même équipe en 2013 dans la revue Frontiers in neuroscience supportait cette dernière hypothèse.

Il y a quelques années l'Adderall (médicament psychostimulant non disponible en France) était salué comme une pilule de l'intelligence ("smart drug"), commente Martha J. Farah, coauteure de ces études, dans le New York Times. Mais après que la recherche ait montré qu'il entraînait peu ou pas d'amélioration de la cognition, sa réputation est en train de se transformer en pilule de la productivité, rapporte-t-elle.

(1) Irena P. Ilieva, Cayce J. Hook et Martha J. Farah.

Psychomédia avec sources : Frontiers in neuroscience, Journal of Cognitive Neuroscience, New York Times.
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