Une position de pouvoir au travail peut être subjectivement vécue comme conférant une influence sur les autres ou comme offrant une autonomie par rapport à l'influence des autres. À l'inverse, une position de faible pouvoir peut être vécue comme manquant d'influence ou d'autonomie.

Une de ces deux facettes représente une motivation beaucoup plus importante que l'autre pour souhaiter avoir plus de pouvoir, montre une étude publiée dans la revue Personality and Social Psychology Bulletin (PSPB).

Le psychologue Joris Lammers de l'Université de Cologne (Allemagne) et ses collègues (1) ont mené neuf expériences, avec des participants en Europe, aux États-Unis et en Inde, qui montrent la primauté de l'autonomie.

Dans l'une de ces expériences, par exemple, la moitié des participants devaient imaginer qu'ils détenaient déjà une position avec beaucoup d'autonomie et qu'ils se faisaient offrir une position avec beaucoup d'influence, dans laquelle ils devraient gérer une équipe de subordonnés. L'autre moitié devaient imaginer le scénario inverse : ils géraient déjà beaucoup de personnes, mais se faisaient offrir une position avec plus de liberté.

La grande majorité choisissait l'autonomie. Parmi ceux qui s'imaginaient dans une position offrant beaucoup de liberté, 26 % acceptaient la promotion hypothétique donnant de l'influence ; parmi ceux qui s'imaginaient dans un poste procurant une grande influence, 62 % acceptaient la position offrant une meilleure autonomie.

L'ensemble des neuf études, qui incluaient aussi un interview de plus de 900 professionnels, montrent que, le plus souvent, les gens désirent le pouvoir non pas pour être maître des autres, mais pour être maître de soi-même.

Ces résultats sont compatibles avec la théorie de l'autodétermination selon laquelle l'autonomie est un besoin psychologique fondamental, avec les relations sociales et la compétence. L'influence ne fait partie des besoins fondamentaux.

(1) Janka I. Stoker et Floor Rink de l'Université de Groningen (Pays-Bas) et Adam D. Galinsky de l'Université Columbia (New-York).

Psychomédia avec sources : PSPB, Science of Us, The Atlantic.
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