Au moins une dizaine de livres portant sur le « hygge » et l'érigeant en méthode de bonheur ont été publiés au Royaume-Uni en 2016, rapporte The Guardian.

La « hyggitude envahit aussi la francophonie », rapporte Le temps, avec notamment les traductions des livres de Meik Wiking (Le Livre du Hygge : mieux vivre : la méthode danoise) et de Louisa Thomson Brits (Le hygge, l’art du bonheur à la danoise).

Les recherches sur le sujet montent en flèche sur Google depuis la mi-août et « hygge » a été répertorié comme un « mot de l'année » par les dictionnaires Collins et Oxford.

Le « hygge » est avant tout une atmosphère, écrit Meik Wiking, fondateur en 2012 de l’Institut de recherche sur le bonheur à Copenhague. C'est « le sentiment qu'on est en sécurité, à l’abri du monde, et qu'on peut baisser la garde ». D'autres langues ont des concepts proches : l'anglais cosiness, le franglais « cosy » ou « cocooning »…

« Les études autour du bonheur, explique-t-il, ont explosé ces cinq dernières années. Cela a clairement poussé les gens à s’intéresser à la façon de vivre des Danois. Et le hygge en est l’une des clés essentielles ».

Pourquoi le Danemark arrive-t-il en tête du classement des pays les plus heureux selon les Nations unies ? L'Etat providence, qui « réduit les risques, l’insécurité et l’anxiété », y est sans doute pour beaucoup. Mais les autres pays scandinaves partagent ce modèle. Si les Danois sont plus heureux que leurs voisins, ce serait à cause du hygge, dit-il.

Ce qui est foncièrement danois, c'est « à quel point nous nous focalisons là-dessus, y voyant un trait qui définit notre identité ».

Le hygge est sans doute lié au froid et au manque de lumière des longs mois d’hiver dans les pays nordiques, où la nuit tombe à 15 heures.

« Le moyen le plus rapide d’atteindre le hygge consiste à allumer des bougies », indique Meik Wiking. Avec six kilos annuels par personne, le Danemark arrive en tête des ventes de bougies, devant l'Autriche, qui en consomme la moitié.

Helen Russell, rapporte Le Monde, journaliste britannique qui a quitté Londres pour s’installer dans la campagne danoise avec son mari et en a tiré un livre, The Year of Living Danishly – Uncovering the Secrets of the World’s Happiest Country, témoigne : « Je n’avais jamais entendu parler du hygge avant de m’installer au Danemark. Je me souviens de notre premier jour, c’était au beau milieu de l’hiver, les rues étaient vides et toutes les fenêtres semblaient briller avec le scintillement des bougies, chez les gens mais aussi dans les banques, les magasins, les garderies ».

Enfin, l'ingrédient le plus incontournable du bonheur est le lien avec autrui. « Dans tout mon travail de recherche, c'est la chose dont je suis le plus certain », dit-il.

Cette soudaine exportation du hygge, rapporte Charlotte Higgins dans The Guardian, est concoctée par l'industrie de l'édition. Le point de départ est un article paru sur le site de la BBC en 2015, qui a été lu plus d'un million de fois. Il a immédiatement été suivi par d'autres articles dans les médias britanniques. Le sujet a attiré l'attention de maisons d'édition qui ont recruté des auteurs dont le scientifique Meik Wiking et Charlotte Abrahams (Hygge: A Celebration of Simple Pleasures).

Pour des actualités sur la psychologie du bonheur et du bien-être, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : The Guardian, Le Temps, Le Monde.
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