Une technique d'électrostimulation non invasive peut améliorer la mémoire de personnes âgées de plus de 70 ans, montre une étude publiée en avril dans la revue Nature Neuroscience.

Rob Reinhart et John A. Nguyen de l'Université de Boston ont démontré que l'électrostimulation pouvait améliorer la mémoire de travail de sexagénaires et de septuagénaires, de sorte que leur performance dans des tests de mémoire ne se distinguait pas de celle de personnes dans la vingtaine.

Lestravaux de Reinhart et Nguyen ciblent la mémoire de travail, « la partie de l'esprit où vit la conscience, celle qui est active lorsque nous prenons des décisions, raisonnons, nous rappelons de nos listes d'épicerie, et (espérons-le) nous rappelons où nous avons laissé nos clés. La mémoire de travail commence à diminuer à la fin de la vingtaine et au début de la trentaine, explique Reinhart, à mesure que certaines régions du cerveau se déconnectent et manquent de coordination. Lorsque nous atteignons la soixantaine, ces circuits neuronaux se sont suffisamment détériorés pour que bon nombre d'entre nous éprouvent des difficultés cognitives notables, même en l'absence de démences comme la maladie d'Alzheimer ».

Reinhart et Nguyen ont identifié des déficits dans « le couplage et la synchronisation » des ondes électriques produites par les circuits neuronaux lors du déclin cognitif.

Ils ont réussi à améliorer les performances cognitives en « utilisant des courants électriques pour stimuler de façon non invasive les zones du cerveau ayant perdu leur rythme ».

Des volontaires dans la vingtaine et de plus de 60 ans devaient visualiser une image, puis, après une brève pause, déterminer si une deuxième image était légèrement différente de la première.

Au départ, les jeunes adultes étaient beaucoup plus précis que les plus âgés. Mais lorsque les personnes âgées ont reçu 25 minutes d'une stimulation légère délivrée par des électrodes à travers le cuir chevelu et personnalisée selon leurs circuits cérébraux individuels, la différence entre les deux groupes s'estompait. Cette amélioration durait au moins jusqu'à la fin de la période de 50 minutes après la stimulation que durait l'expérience.

Parmi les jeunes participants, 14 ont d'abord eu de mauvais résultats au test. Comme les participants âgés, ils ont bénéficié de la stimulation.

Ces résultats « ouvrent la voie à de nouvelles possibilités de recherche et de traitement », s'enthousiasme Reinhart.

« Il est extraordinaire de penser qu'on peut cibler l'électricité d'un circuit cérébral de la même façon qu'un neurotransmetteur chimique dans le cerveau », ajoute-t-il.

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Psychomédia avec sources : Boston University, Nature Neurosciences.
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