Dans Psychology Today, Christopher Dwyer, chercheur en psychologie à la National University of Ireland à Galway, relève 7 fonctionnements psychologiques qui contribuent à rendre vulnérable face aux fausses nouvelles et plus généralement à la désinformation.
  1. Le biais de confirmation

    Le biais de confirmation fait référence à la préférence accordée aux informations qui confirment nos croyances. Nous sommes plus susceptibles de croire aux fausses nouvelles si nous sommes d'accord avec ce qui est dit et, à l'inverse, plus sceptiques envers les fausses nouvelles contraires à celles-ci.

  2. La confiance sans évaluation de la crédibilité

    Évaluer la crédibilité d'une source de nouvelles consiste notamment à évaluer les sources des allégations, à rechercher des preuves (plutôt que des opinions, des anecdotes ou des croyances), à chercher des confirmations dans d'autres médias et à évaluer les références de l'auteur, de l'éditeur et/ou du site Web.

    Si un sujet n'est pas important pour une personne, elle est moins susceptible de consacrer du temps et des efforts à faire cette évaluation, ce qui la rendra plus susceptible de croire des fausses nouvelles sur ce sujet.

  3. Les limites de l'attention

    Même si un sujet est important pour une personne et qu'elle a la capacité d'évaluer la crédibilité, l'abondance d'informations et le manque de temps peuvent la rendre vulnérable.

    Nous faisons rapidement défiler les fils d'actualités ou les résultats de recherche. Afin d'attirer le clic dans ce contexte, les titres sont souvent biaisés afin d'être sensationnalistes. Le lecteur pressé qui ne lit que les titres pourra croire ces informations biaisées.

  4. Les limites cognitives

    Comme décrit par le psychologue Daniel Kahneman (lauréat du prix Nobel en économie en 2002), la tendance humaine est d'utiliser par défaut un mode de pensée intuitif, rapide et automatique, et de ne recourir à une pensée analytique que dans les cas où la pensée intuitive s'avère insuffisante. Ce fonctionnement permet d'économiser temps et énergie dans le quotidien, mais rend plus susceptible de tirer des conclusions inexactes, par exemple en choisissant de croire à de fausses nouvelles.

  5. Les émotions ciblées

    Une caractéristique de la désinformation (fausses nouvelles et propagande) est souvent de faire appel aux émotions telles que la peur ou la colère plutôt qu'à la logique, ce qui favorise un traitement intuitif de l'information plutôt que le raisonnement critique et réfléchi.

  6. La réitération

    L'effet de l'illusion de vérité fait référence au phénomène selon lequel plus nous sommes exposés à certaines informations, plus nous sommes susceptibles d'y croire.

    Même si ces informations sont ultérieurement réfutées, la désinformation peut rester en mémoire et affecter implicitement la façon de penser dans des contextes connexes. Les chambres d'écho se produisant dans les médias sociaux peuvent amplifier la répétition des messages. (Sur le site de l'Association for Psychologial Science : Fake News Can Lead to False Memories)

  7. La pression sociale

    La pression sociale joue un rôle important. La politique et les perspectives sociales sont fondées sur des croyances sur la façon dont les choses devraient être faites. L'éducation ou le milieu de travail exercent souvent un certain niveau de pression sociale pour la conformité aux opinions du milieu. Les amitiés sont aussi largement basées sur la similitude et les terrains d'entente.

    Mais ce n'est pas parce que la majorité croit en quelque chose que c'est vrai.

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Psychomédia avec sources : Psychology Today, Association for Psychological Science.
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