Près de la moitié des psychothérapies enseignées dans des ateliers accrédités par l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) ne sont pas étayées par la recherche scientifique, ce qui jette un doute sur leur homologation et leur légitimité, selon une étude de l’Université McGill publiée en 2020 dans la revue Canadian Psychology.

Afin d’assurer le maintien et l’élargissement des compétences de ses membres, l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) exige que les psychologues et psychothérapeutes suivent 90 heures de formation continue par période de cinq ans.

Leah Beaulieu, doctorante en psychologie, et Martin Drapeau, psychologue clinicien et professeur de psychologie du counseling et de psychiatrie, ont, avec leurs collègues (1), compilé les données disponibles sur les 26 psychothérapies dont Psychologie Québec, la revue officielle de l’OPQ, a fait la promotion en 2015 aux fins de formation continue.

« À notre connaissance, c’est la première fois qu’on se penche sur les fondements scientifiques de la formation continue accréditée par l’OPQ », Martin Drapeau.

Seulement 10 des 26 psychothérapies étaient étayées par des études ayant démontré leurs effets.

« Ces constatations donnent à penser que la formation dispensée aux psychologues québécois serait peut-être sous-optimale, ce qui peut avoir, en retour, des répercussions négatives sur les utilisateurs de services de psychothérapie », concluent les chercheurs.

Certains praticiens diront sans doute qu’en psychothérapie, le jugement clinique est plus important que les données probantes, souligne Leah Beaulieu, mais, estime-t-elle, les fondements scientifiques des ateliers et des activités de formation continue approuvés et annoncés par l'OPQ devraient être exposés de façon transparente.

« Il ne s’agit pas ici d’écarter du revers de la main les psychothérapies qui ne sont pas étayées par la recherche. Nous en appelons simplement à une plus grande transparence en présence de nouvelles psychothérapies. Loin de nous l’idée de remettre en question l’apport inestimable des pratiques novatrices dans ce domaine, mais le clinicien doit savoir si la formation qu’il suit repose, oui ou non, sur des données scientifiques. »

Pour plus d'informations sur la psychothérapie et sur la psychothérapie au Québec, voyez les liens plus bas.

(1) Bryan P. Butler et Daniel G. Parker.

Psychomédia avec sources : Université McGill, Canadian Psychology.
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