Sur le site Psychology Today, Joe Tatta, physiothérapeute, nutritionniste et formateur en thérapie d'acceptation et d'engagement, décrit brièvement cinq types de psychothérapie ou d'approches psychologiques visant à aider à composer avec la douleur chronique.
  1. La psychothérapie cognitivo-comportementale

    L'objectif premier de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) classique est d'aider à développer des mécanismes d'adaptation pour composer avec la douleur.

    Elle cible les distorsions cognitives et les croyances mal adaptées sur la douleur et leur influence sur le comportement. Les pensées dysfonctionnelles sont identifiées, remises en question et remplacées par des pensées plus utiles pour améliorer le fonctionnement et la qualité de vie.

    La TCC a une longue histoire d'essais randomisés et de méta-analyses qui montrent des résultats positifs, rapporte-t-il. Les protocoles traditionnels de TCC pour la douleur peuvent inclure :

    Le principal mécanisme d'action théorique de la TCC classique est le changement cognitif. L'objectif le plus immédiat est la réduction des symptômes, bien que l'amélioration du fonctionnement soit également un objectif à long terme du traitement.

    Qu'est-ce que la psychothérapie cognitive basée sur la pleine conscience ?

  2. La psychothérapie d'acceptation et d'engagement

    La psychothérapie d'acceptation et d'engagement (ou ACT pour « Acceptance and commitment therapy ») est en forte progression dans de nombreux programmes américains de réadaptation de la douleur, rapporte-t-il.

    Faisant partie de la troisième vague des thérapies cognitivo-comportementales, cette thérapie utilise des stratégies d'acceptation, de pleine conscience, d'engagement et de changement de comportement pour accroître la flexibilité psychologique. (Qu'est-ce que la thérapie d'acceptation et d'engagement ?)

    Tandis que la TCC traditionnelle se concentre sur la modification des cognitions et des croyances, la thérapie d'acceptation et d'engagement cible davantage la modification des comportements d'évitement que la modification des cognitions.

    L'ACT a deux grands objectifs, résume l'auteur. Le premier est de favoriser l'acceptation d'expériences privées non désirées qui échappent au contrôle personnel, et le second est de faciliter l'engagement et l'action en vue de vivre une vie selon ses valeurs. La clarification des valeurs personnelles est utilisée comme base pour motiver les comportements, et la défusion cognitive est employée plutôt que la restructuration cognitive.

    « Avec plus de 300 essais contrôlés randomisés pour des problèmes de santé mentale et physique, et au moins cinq méta-analyses soutenant son utilisation pour la douleur chronique, l'ACT est une des thérapies favorites », rapporte-t-il. « À bien des égards, l'ACT remet en question les notions conventionnelles de gestion de la douleur qui mettent l'accent sur la réduction de la douleur et d'autres approches de “bien-être”. »

  3. L'éducation aux neurosciences de la douleur

    Développée par des physiothérapeutes, l'éducation aux neurosciences de la douleur est une intervention éducative qui vise à enseigner les processus neurobiologiques et neurophysiologiques impliqués dans l'expérience de la douleur. Elle inclut notamment des explications sur les concepts suivants :

    Une reconceptualisation se produit en expliquant la douleur, dont la distinction importante entre la douleur aiguë (un indicateur de lésions tissulaires) et la douleur chronique (une affection du système nerveux central faiblement liée à une lésion tissulaire). Cette reconceptualisation réduit la valeur de menace de la douleur. Les gens se sentent rassurés et se réengagent dans le mouvement et l'activité sans craindre d'endommager leur corps. (L'activité physique améliore la modulation de la douleur par le système nerveux central)

    La recherche à l'appui de cette approche se développe rapidement avec des méta-analyses à l'appui de son utilisation pour diminuer la douleur, l'invalidité, l'évitement de la peur, la catastrophization de la douleur et la limitation des mouvements, rapporte l'auteur.

    Dans les essais cliniques, cette approche est administrée en une seule séance de deux heures et peut nécessiter des visites de suivi pour renforcer l'apprentissage. Pour optimiser pleinement les résultats, elle devrait être combinée à l'exercice plutôt que d'être utilisée comme une intervention autonome, estime l'auteur.

  4. La physiothérapie intégrant la psychologie

    La physiothérapie intégrant la psychologie (« psychologically informed physical therapy ») est une « approche globale » (biopsychosociale) qui intègre certains principes cognitivo-comportementaux à la pratique de la physiothérapie.

    « En incluant des techniques cognitivo-comportementales comme le recadrage des pensées, la pleine conscience, le travail respiratoire, l'entraînement à la relaxation et les habiletés d'adaptation positives, les physiothérapeutes sont en mesure d'aborder à la fois les facteurs physiques et psychologiques de la douleur. »

    Les techniques d'intervention incluent :

    • Rythme d'activité équilibré et régulier (« pacing »)
    • Habiletés de relaxation
    • Activité graduée
    • Exposition graduelle
    • Formation à la résolution de problèmes
    • Techniques de distraction
    • Restructuration cognitive
  5. La psychothérapie de réduction du stress basée sur la pleine conscience

    La psychothérapie de réduction du stress basée sur la pleine conscience est un programme de huit semaines portant sur la gestion du stress et de la douleur.

    Elle est généralement dispensée en groupe et comprend des techniques telles que :

    • Pleine conscience
    • Méditation guidée
    • Imagerie
    • Yoga léger
    • Formation de relaxation
    • Exercices de respiration

    Grâce à des techniques de pleine conscience et de méditation, le MBSR aide à observer les attitudes envers la douleur, avec l'objectif de recadrer celle-ci comme un événement transitoire. (La perception de la douleur [la sensibilité] varie selon un rythme quotidien)

    Cette thérapie s'est avérée bénéfique chez des personnes souffrant de divers syndromes de douleur chronique, dont le syndrome du côlon irritable, la lombalgie chronique et la fibromyalgie. Elle aide également à traiter les affections associées à la douleur, notamment la dépression, l'anxiété et le syndrome de stress post-traumatique.

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Psychomédia avec source : Psychology Today.
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