Avec le coût de la vie qui augmente et les craintes de pénuries créées par les problèmes d'approvisionnement un peu partout, plusieurs consommateurs veulent s'y prendre à l'avance et sont déjà en plein magasinage des fêtes.

Alors que les budgets peuvent être réduits et les besoins des destinataires modifiés par la situation économique, la question se pose avec toute son acuité : qu'est-ce qui fait un bon cadeau ?

Dans le New York Times, Kate Murphy, autrice de « You're Not Listening: What You're Missing and Why It Matters », tente de répondre à la question.

Le secret, bien sûr, réside dans l'« attention, l'empathie et un peu d'espionnage ».

« Que peuvent avoir en commun, demande-t-elle, des boucles d'oreilles en diamant, un vieux cadre de fenêtre, un vélo violet, une théière en porcelaine, un puzzle, (…) des ramens instantanés et une machine à expresso ? Ce sont tous des cadeaux qui, selon les personnes interrogées dans le cadre d'une petite enquête (…), figurent parmi les meilleurs, ou les pires, cadeaux qu'elles aient jamais reçus. »

« Si vous deviez deviner quels sont les articles les plus appréciés et les plus détestés, vous échoueriez probablement de façon spectaculaire : les boucles d'oreilles en diamant ont échoué, par exemple, parce que le donateur n'avait pas remarqué que la destinataire, sa petite amie depuis trois ans, n'avait pas les oreilles percées. Les ramens instantanés, par contre, ont été un succès parce que cette saveur particulière, le miso épicé, n'était pas très répandue, et la mère du destinataire, qui savait que son fils en était fou, en a déniché une caisse. »

Le contexte fait tout. « Bien que les spécialistes du marketing, les influenceurs et les innombrables guides de cadeaux de Noël puissent suggérer le contraire, le fait qu'un cadeau soit un succès ou un échec dépend moins du coût, du design, du style, de la présentation ou de l'aspect pratique que de la capacité du donneur à écouter, à observer et à faire preuve d'empathie - et peut-être à mener une petite enquête. »

Les bons cadeaux - comme le vieux cadre de fenêtre que le petit ami d'une étudiante lui a offert, avec une photo de sa vue préférée à l'intérieur - « montrent que vous avez prêté attention. Les mauvais cadeaux vous amènent à vous demander si le donateur vous connaît vraiment, comme cette théière en porcelaine fleurie offerte par une belle-mère à sa belle-fille dont les goûts étaient plutôt modernes et qui avait (pensait-elle) clairement fait savoir qu'elle préférait faire infuser le thé dans une tasse. »

« Les gens ont tendance à tomber dans le piège qui consiste à ne pas donner la priorité au destinataire », dit Julian Givi, professeur adjoint de marketing à l'Université de Virginie occidentale.

En effet, ses recherches indiquent que les gens offrent souvent des cadeaux qui reflètent leurs propres désirs et motivations plutôt que de tenir compte des préférences du destinataire. De plus, ils ont tendance à se concentrer davantage sur le moment où le récipiendaire sera potentiellement impressionné que sur la question de savoir s'il veut vraiment, utilisera ou même aura de la place pour cet objet.

Cela ne signifie pas nécessairement que le donneur est narcissique, ni même terriblement inconsidéré. Il s'agit simplement d'une personne qui n'est pas douée pour ce qui est appelé en psychologie la prise de perspective, c'est-à-dire le fait de voir les choses comme les autres, ajoute-t-il. « Les gens ont tendance à avoir des problèmes avec cela. »

« Mais pour faire de beaux cadeaux », poursuit l'autrice, « vous devez cultiver la capacité de sortir de vous-même et de remarquer les passions, les préférences et les personnalités des gens ».

Prêtez attention aux sujets qui les animent. Regardez le genre de choses qu'ils ont chez eux et au bureau, ce qu'ils portent, les couleurs qu'ils préfèrent, ce qu'ils photographient et ce qu'ils aiment manger et boire.

Repérez non seulement les joies et les plaisirs des gens, mais aussi leurs fardeaux et leurs contrariétés, et pensez à des cadeaux qui pourraient les soulager. S'ils se plaignent de ne jamais avoir assez de temps libre, évitez les cadeaux qui prennent beaucoup de temps, comme les puzzles ou les livres de 1 000 pages. Pensez plutôt à des cadeaux qui font gagner du temps, comme un aspirateur robot ou l'embauche d'une personne pour réparer les choses de la maison que le destinataire n'a pas pu faire.

Les cadeaux sentimentaux sont de loin les plus significatifs, ajoute l'autrice. Par exemple, cette femme de 53 ans émue par un vélo violet avec un gros nœud, offert par son fiancé, qui a compris que la pauvreté de son enfance l'avait privée de ces plaisirs ludiques.

Si vous ne savez pas quoi offrir à quelqu'un, vous pouvez toujours lui demander. Un couple, par exemple, utilise un document informatique partagé pour noter les choses qu'ils souhaitent recevoir l'un de l'autre ; la femme savait donc que son mari ne serait pas déçu lorsqu'elle a choisi la machine à expresso de luxe qu'il avait sur sa liste.

Pour plusieurs récipiendaires, l'élément de surprise n'est pas important, souligne l'autrice. Si la personne à qui vous offrez un cadeau tient à être surprise, essayez de lui demander des conseils plus généraux plutôt que des suggestions précises.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : New York Times.
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