Les besoins en santé mentale des soldats déployés en Irak, des vétérans ainsi que de leurs familles sont en croissance et le système de santé mentale de l'armée américaine, débordé et en manque d'effectifs, n'est pas en mesure d'y répondre adéquatement, selon un rapport de l'Association psychologique américaine (American Psychological Association, APA) rendu public le 25 février.
Le comité de travail de l'APA a examiné plusieurs études et sondages auprès du personnel militaire complétés dans les 4 dernières années. Le déploiement des soldats se vit très difficilement pour plusieurs familles, en raison de la séparation et de l'insécurité, explique Michelle D. Sherman, co-directrice du comité de travail.

Un nombre croissant de personnel militaire et de familles rapportent des problèmes émotionnels qui résultent du stress du déploiement des soldats en Irak. Plus de 30% des soldats déployés rencontrent les critères d'un trouble mental. Ces chiffres ne comprennent pas ceux qui n'identifient pas leur problème et ceux qui développent des symptômes après leur retour. Moins que la moitié de ceux-ci (de 23 à 40%) cherchent de l'aide. Parfois à cause du stigmate que constitue le fait de souffrir de troubles mentaux, mais parfois aussi parce que cette aide n'est pas disponible, selon le rapport. Par ailleurs, les vétérans ne sont pas suffisamment accompagnés dans la transition vers un retour à la vie civile.

Quarante pour cent des postes de psychologues dans l'armée et la marine ne sont pas comblés. Cette pénurie de psychologues augmente le stress pour ceux qui sont en exercice et affecte leur moral. Le rapport indique qu'un tiers du personnel en santé mentale est victime de surmenage et 27% avouent manquer de motivation pour leur travail.

Les enfants des familles des militaires sont également affectés par le déploiement des soldats. Actuellement 700 000 enfants aux États-Unis ont au moins un parent déployé outre mer. Avoir un parent dans une zone militaire peut être un des évènements les plus stressants qu'un enfant peut vivre, déclare le rapport.

Le rapport fait une série de recommandations pour améliorer la réponse aux besoins en santé mentale. Il souligne notamment l'importance de porter une attention adéquate au stress post-traumatique et aux conséquences psychologiques des traumatismes crâniens.

Le stress post-traumatique peut être une réaction à des évènements menaçant la vie ou l'intégrité physique. Il se manifeste par trois types de symptômes, la reviviscence envahissante de l'évènement traumatique, l'évitement persistant de stimuli associés au traumatisme et/ou l'émoussement de la réactivité générale, et enfin l'activation neurovégétative.

La porte-parole du Pentagone, Cynthia Smith, affirme, selon l'Associated Press, que "l'armée est fière de l'état de ses services en matière de santé mentale, et notamment d'un nouveau programme qui consiste à assurer un suivi des soldats même après le retour dans les familles."

Cet avis de l'APA survient une semaine après que la réputation de l'armée américaine ait été éclaboussée par le scandale de l'insalubrité de l'hôpital recevant les vétérans blessés de l'Irak à Washington.

Sources
APA,Communiqué de presse, 25 février 2007
Associated Press, 26 février 2007

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