Plusieurs pathologies telles que la maladie de Parkinson, les addictions, l'obésité, la schizophrénie, la dépression, l'anxiété et le TDAH sont liées à une même substance chimique servant à la communication entre certaines cellules nerveuses, le neurotransmetteur dopamine.

Deux récentes recherches amènent de nouvelles informations qui aident à préciser son rôle dans le fonctionnement normal et ces divers troubles mentaux.

Une recherche de l'Université Northwestern, publiée dans le journal Science, montre que la dopamine peut renforcer ou affaiblir les deux principaux circuits du cerveau qui contrôlent les comportements: un circuit qui est impliqué dans la décision d'agir pour combler un désir et l'autre qui au contraire inhibe l'action. Ces circuits sont situés dans le striatum, la région du cerveau qui traduit les pensées en actions, expliquent les chercheurs, Dr. James Surmeier et ses collègues.

Chez des souris, ils ont stimulé électriquement certains neurones (cellules nerveuses) du cortex afin de simuler une commande de mouvement (une intention de bouger) tout en manipulant les niveaux de dopamine.

L'augmentation du niveau de dopamine entraînait un renforcement de l'activation du circuit portant à l'action et un affaiblissement de celui l'inhibant. À l'inverse, quand les chercheurs empêchaient la dopamine d'agir, cela renforçait le circuit qui inhibe l'action tout en affaiblissant l'autre circuit.

Cela peut aider à expliquer des troubles comme l'addiction et la maladie de Parkinson, commentent les chercheurs.

La dopamine libérée par les drogues conduit à un renforcement anormal de l'action et un affaiblissement de l'inhibition de l'action, ce qui contribue à expliquer les comportements addictifs et compulsifs.

Dans la maladie de Parkinson, le manque de dopamine peut amener une incapacité d'agir (par exemple de prendre un verre d'eau sous l'impulsion de la soif), expliquent les chercheurs.

"Toutes les actions, dans un cerveau en santé, sont le résultat d'un équilibre entre les impulsions d'agir et de ne pas agir", expliquent-ils.

Dans une seconde recherche, publiée dans le Journal of Neuroscience, Kent Berridge de l'Université du Michigan et ses collègues montrent que la dopamine peut être la médiatrice d'émotions comme le désir et le dégoût. Son action sur le noyau d'accumbens, une petite structure connue comme le centre du plaisir, peut provoquer le plaisir, comme dans les addictions, ou la peur comme dans la schizophrénie.

Richard Palmiter de l'Université de Washington interprète ces deux actions opposées comme étant le résultat d'une même fonction de régulation de l'attention portée à l'environnement.