Le numéro 2 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Keiji Fukuda, était auditionné aujourd'hui par la commission santé du Conseil de l’Europe. Sous l'impulsion de son président Wolfgang Wodarg, médecin et épidémiologiste, la commission doit enquêter sur la gestion de la grippe A H1N1. L'OMS est accusée d'avoir exagéré les risques de la pandémie sous l'influence des laboratoires pharmaceutiques.

Une enquête du journal Le Parisien indique que les liens d’intérêts entre six experts de l’OMS et l’industrie pharmaceutique sont avérés.

Ils faisaient partie des comités stratégiques qui ont conseillé la directrice Margaret Chan. En France, les mêmes questions se posent, ajoute Le Parisien. "Une majorité des experts du comité de lutte contre la grippe, nommés par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, ont des liens d’intérêts avec les laboratoires qui fabriquent le vaccin et les antiviraux contre la grippe A."

Le comité du Sage (Strategic Advisory Group of Experts) est le principal groupe consultatif de l’OMS pour la vaccination. Il est composé de 15 scientifiques qui ne rendent compte qu’à Margaret Chan. Trois membres de ce comité sont rémunérés par des laboratoires pharmaceutiques, en plus de leur travail de chercheur : le Finlandais Juhani Eskola, le Jamaïquain Peter Figueroa et le Chinois Malik Peiris.

Le comité vaccination grippe A a été créé en avril 2009. En plus de 3 membres du Sage, il comprend 10 experts censés être indépendants. Deux d’entre eux ont des liens d’intérêts avérés avec les fabricants de vaccins : l’Anglais Neil Ferguson et le Néerlandais Albert Osterhaus.

Il existe d’autres comités, dont l’un est chargé de donner des avis à Margaret Chan sur l’évolution de la pandémie. Le Français Bruno Lina le dirige. Ce virologue est rémunéré, sur différents programmes, par des laboratoires fabriquant de vaccins (Baxter, Sanofi, Novartis, GSK).

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