A la conférence annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), des chercheurs ont présenté leurs travaux visant à vérifier l'efficacité de certaines thérapies complémentaires pour le cancer. Ils ont testés les graines de lin, le ginseng et le cartillage de requin.

Dans un essai clinique, les graines de lin ralentissaient la progression du cancer de la prostate, ce qui n'était pas le cas, par contre, d'un régime alimentaire pauvre en graisse animale.

Les graines de lin sont riches en oméga 3 qui agiraient sur la production des membranes cellulaires et réduiraient leur prolifération, explique Wendy Demark-Wahnefried de l'université Duke (Caroline-du-Nord), auteur de cette recherche.

Elles contiennent aussi de la lignane, une hormone qui pourrait bloquer les effets dopant sur les cellules cancéreuses d'autres hormones, la testostérone et l'oestrogène, selon les chercheurs.

L'essai clinique mené auprès de 161 sujets souffrant d'un cancer de la prostate, a montré que ceux ayant pris 30 grammes de graines de lin par jour ont vu une progression de leur tumeur ralentie de 30 à 40% comparativement à ceux soumis à un placebo ou à un régime faible en graisse saturée.

Une étude a aussi montré que le ginseng en forte dose peut aider les cancéreux à réduire la fatigue qui est un effet secondaire fréquent du cancer et de ses traitements.

Cette plante, aussi appelée "fleur de vie", est populaire chez les cancéreux. Des expériences animales ont déjà montré des vertus énergétiques attribuées à la ginsenosides, une substance similaire à des stéroïdes mais la plante n'avait jamais été testée scientifiquement chez les humains.

Dans cette étude, menée par Dr. Debra Barton, cancérologue de la Mayo Clinic, sur 282 cancéreux pendant deux mois, le quart de ceux ayant pris de 1.000 à 2.000 milligrammes d'extraits de Ginseng par jour ont dit se sentir "mieux" à "beaucoup mieux", comparativement à un sur dix pour le groupe traité avec un placebo.

Aussi bien dans le cas des graines de lin que du ginseng, les essais cliniques ayant été menés sur les groupes relativement petits, les chercheurs sont d'avis que les résultats doivent être confirmés par d'autres essais cliniques avant que la médecine puisse les recommander comme traitement.

Par ailleurs dans un essai clinique, à grande échelle, le cartilage de requin, qui est couramment utilisé comme thérapie alternative, s'est avéré inefficace combiné à la chimiothérapie ou la radiologie pour prolonger la vie des patients atteint d'un cancer du poumon.

Les raisons de croire en l'efficacité du cartilage de requin est qu'il contient certains agents qui empêchent la formation de vaisseaux sanguins, ce qui couperait l'alimentation en sang des tumeurs, un principe qui s'est avéré efficace dans le cas de quelques médicaments.

Dans cet essai auprès de 384 patients souffrant d'un cancer du poumon, la médiane du temps de survie pour ceux ayant pris le cartilage était de 14.4 mois et ceux ne l'ayant pas pris de 15.6 mois.

Le Dr Charle Lu du Centre sur le cancer de l'Université du Texas, qui a mené cette étude, supportée par le National Cancer Institute à la demande du Congrès américain, a souligné que "les résultats décevants démontrent définitivement que ce complément n'est pas efficace contre le cancer du poumon".

Source: New York Times

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