Faut-il se faire vacciner contre la grippe A H1N1? Faut-il faire vacciner ses enfants? La prise de décision n'est pas simple car il est difficile de réunir les informations pertinentes et fiables qui permettent de résoudre le problème le plus rationnellement possible, plutôt que de céder, au hasard des réactions psychologiques, à une influence ou une autre.

Un médecin français, le Dr. Dominique Dupagne, a réuni sur une page internet les informations pertinentes concernant les différents aspects de la question à considérer dans le processus de décision. À ce jour, 150 médecins ont co-signé son article.

La question, explique-t-il, n’est pas uniquement celle de la vaccination à la grippe pandémique, mais celle de la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière. Par ailleurs, "les risques liés à la grippe ou au vaccin chez la personne bien-portante sont tellement infimes qu’ils peuvent difficilement être comparés. Les négliger pour soi ou ses enfants ne constitue pas une perte de chance significative", considère-t-il.

Il présente d'abord par un bref historique de la grippe, de ses virus et de ses vaccins, indispensable pour comprendre le contexte. Il répond ensuite aux questions:
- Quels sont les risques de la grippe ?
- Quels sont les risques de la vaccination, antigrippale ?
- Que penser du vaccin pandémique et de ses adjuvants ?

En conclusion de l'historique, il explique: "On croit souvent qu’il suffit de se vacciner contre cette nouvelle grippe A pour être tranquille. Il n’en est rien. Comme tous les virus grippaux, comme l’ancien A/H1N1, celui de la nouvelle grippe A/H1N1 va muter (on dit "glisser") progressivement et les personnes vaccinées souhaitant rester protégées contre la grippe A/H1N1 devront mettre à jour cette vaccination tous les ans jusqu’à la fin de leurs jours. Une vaccination ponctuelle en 2009 ne ferait que reculer leur contagion de quelques années. Les virus dérivés de la mutation progressive du virus de la nouvelle grippe H1N1 pourront être plus dangereux, ou au contraire plus bénins que leur "père". En pratique, ces mutations limitées et progressives changent rarement la dangerosité du virus initial de manière significative, contrairement aux mutations importantes et brutales qui caractérisent les grandes pandémies.

Dès l’année prochaine, le nouveau virus H1N1 mexicain sera intégré dans le vaccin saisonnier comme l’est déjà son parent H1N1 espagnol et son cousin H3N2 asiatique. Une personne souhaitant se protéger de la grippe A se vaccinera obligatoirement tous les ans. Il y aura donc un vaccin "2 en 1" (ou plutôt 4 en 1 : ancien A/H1N1, nouveau A/H1N1, A/H3N2, B)."

"Le choix est donc le suivant, résume-t-il :

- Je me vaccine cette année puis tous les ans contre la grippe car je ne veux pas prendre de risque vis-à-vis de cette maladie.
- Je suis prêt à prendre le risque d’attraper la grippe (tous les 15 ans en moyenne) avec les risques qui vont avec et je ne me vaccine jamais contre cette maladie."

A ce choix personnel, ajoute-t-il, "peut s’ajouter le souhait altruiste de ne pas contaminer les autres et de participer à l’étalement de l’épidémie dans le temps (en l’absence de vaccination massive et annuelle de la population, ils seront de toute façon contaminés un jour ou l’autre). Les arguments personnels et altruistes en faveur du vaccin doivent être tempérés par la faible efficacité du vaccin : 25 à 60% selon les sources, rapporte le Dr. Dupagne (et ce que l'on entend par efficacité sans doute). Le vaccin diminue la probabilité de contagion mais ne l’annule pas. Le vaccin ne permet pas d’annuler les risques liés à la grippe, mais de les diminuer."

Ceci précisé, chacun doit prendre sa décision en fonction de son acceptation des risques liés à la grippe et ceux liés au vaccin. Risques qu'il résume précisément et clairement.

L'auteur précise par ailleurs, n'avoir aucun lien d’intérêt personnel et n’avoir jamais touché de rémunération de l’industrie des vaccins. Cette déclaration obligatoire est, fait-il remarquer, rarement faite par les médecins experts qui s’expriment sur les vaccins contre la grippe.

Consulter la page du Dr. Dominique Dupagne.

Psychomédia avec source:
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