Une équipe de chercheurs français a identifié le mécanisme par lequel la metformine (Glucophage), le médicament le plus prescrit pour traiter le diabète de type 2, réduit l'hyperglycémie en diminuant la production de glucose par le foie. Leurs travaux sont publiés dans le Journal of Clinical Investigation. La metformine est commercialisée en France depuis 1979.

Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, le taux sucre dans le sang est anormalement élevé en raison d’une résistance des cellules à l’insuline, hormone qui provoque un abaissement du taux de glucose sanguin.

Marc Foretz (CNRS), Benoit Viollet (Inserm) et leur équipe ont montré que le médicament inhibe la production de glucose hépatique par un mécanisme purement énergétique en modifiant le fonctionnement des mitochondries, un organite cellulaire produisant de l'énergie sous forme d'ATP (adénosine triphosphate).

La formation de glucose par le foie nécessite un apport important d'énergie sous forme d'ATP. La metformine entraîne une diminution de la production d'ATP dans les cellules du foie, ce qui réduit la production de glucose.

Les chercheurs suggèrent qu'un autre mécanisme pourrait aussi être impliqué dans l'action antidiabétique de la metformine sur le long terme. L'activation d'une enzyme sensible aux variations des niveaux d'énergie dans la cellule (l'enzyme AMPK) par la metformine pourrait réduire l'accumulation de lipides dans le foie (stéatose hépatique) fréquemment associée au diabète de type 2. Cette seconde voie déclencherait une meilleure sensibilité à l'insuline et empêcherait l'emballement de la production hépatique de glucose.

Psychomédia avec sources:
CNRS, Le Nouvel Observateur
Tous droits réservés