Les corticostéroïdes en aérosol utilisés principalement pour le contrôle des symptômes d'asthme augmentent le risque de diabète adulte, surtout si les doses sont élevées, selon une étude canadienne publiée dans l'American Journal of Medicine.

Ces médicaments sont les plus utilisés pour le contrôle des symptômes d'asthme et sont également prescrits pour traiter la bronchopneumopathie chronique obstructive.
Le risque est particulièrement inquiétant chez les personnes qui souffrent de bronchopneumopathie chronique obstructive et beaucoup moindre chez les asthmatiques, indiquent les chercheurs de l'Université McGill et de l'Institut Lady Davis de recherches médicales de Montréal. « De tels médicaments luttent si efficacement contre l’asthme que leurs bienfaits surclassent le risque chez les asthmatiques », considère le Dr Samy Suissa. « Toutefois, leur efficacité est discutable en cas de bronchopneumopathie chronique obstructive qui commande également des doses supérieures. Il s’agit de rapports risque-bienfaits très différents. »

"Les corticostéroïdes en inhalation sont administrés sous forme d’aérosol ou de micropoudre et renferment, entre autres, des substances comme de la fluticasone (Flonase, Advair), des glucocorticoïdes (Pulmicort, Rhinocort) et de la béclométasone (QVAR, Beclovent)", indique le communiqué de l'Institut. "On sait depuis longtemps que les corticostéroïdes oraux comme la predinisone augmentent le risque de diabète, mais c’est la première fois que l’effet est observé en inhalation".

Dr Suissa et ses collègues ont analysé les données de la Régie de l'assurance maladie du Québec concernant près de 400 000 personnes traitées pour une bronchopneumopathie chronique obstructive ou pour l’asthme.

Les corticostéroïdes en aérosol accroissent le taux d’apparition du diabète de 5 personnes par 1 000 (de 14 à 19 personnes, soit 34 %) pour chaque année d’utilisation.

« Les chercheurs recommandent donc aux médecins de réserver l’utilisation des stéroïdes en aérosol aux patients qui en tirent de réels bienfaits, comme les asthmatiques, et de ne les ordonner qu’aux quelques personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive pour qui le médicament est indiqué. Dans tous les cas, les personnes qui prennent de fortes doses devraient être examinées pour une possible hyperglycémie et ne prendre que la dose efficace la plus faible possible. »

Psychomédia avec sources: Institut Lady Davis de recherches médicales de Montréal, Radio-Canada.
Tous droits réservés