Le directeur de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a présenté, le 4 mai (2011), un rapport d'enquête suite aux décès liés à la canicule ayant sévi du 5 au 14 juillet 2010. Durant 5 jours consécutifs, les températures maximales ont dépassé 33°C et les températures minimales sont restées plus élevées que 20°C pendant 9 jours.

Une demande d'enquête du coroner portait sur les dossiers de 11 personnes décédées, atteintes de problèmes de santé mentale et prenant des médicaments psychotropes. La direction de santé publique a élargi son enquête pour y inclure 20 autres personnes décédées qui présentaient des problèmes de santé mentale.

Les principaux constats, dans ces 31 cas, sont les suivants :

  • La cause du décès notée au dossier est un problème cardiaque dans 53 % des cas, chez des personnes n'ayant, en général, aucun antécédent cardiaque ;
  • 13 des 31 cas avaient un diagnostic de schizophrénie ;
  • Environ la moitié prenait au moins un médicament du système nerveux central susceptible d'affecter la santé en raison de la chaleur, et presque le tiers n'en prenait pas ;
  • La moyenne d'âge des décès, à 61 ans, est plus jeune que ce qui est observé pour les décès attribuables à la chaleur dans la communauté ;
  • Les personnes cumulaient souvent plusieurs autres facteurs de risque.

Durant cette période de chaleur extrême, un nombre anormalement élevé de décès ont été signalés sur l'île de Montréal, soit 346. De ce nombre, 106 ont été attribués à la chaleur, dont 93 dans la communauté. Des 93 décès survenus dans la communauté, et pour lesquels l'information était disponible, les maladies sous-jacentes étaient : des problèmes cardiovasculaires (55 cas) ; des problèmes de santé mentale (31 cas dont 13 personnes de schizophrénie).

La littérature montre, rapporte Le Devoir, que les personnes qui souffrent de maladie mentale, notamment de schizophrénie, sont plus vulnérables à la chaleur car leur système est moins efficace pour assurer la thermorégulation du corps. Les médicaments peuvent également avoir des effets semblables.

De nouvelles mesures sont mises en application en prévision de la prochaine vague de chaleur. Elles incluent notamment: l’ajout de campagnes plus ciblées (informant notamment des symptômes du coup de chaleur), des vigies sanitaires plus fréquentes, de nouvelles haltes climatisées dans les CSSS et des taxis, en plus des autobus, mis à la disposition des personnes vulnérables pour s'y rendre.

Gouvernement du Québec, Le Devoir
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