À l'adolescence, la consommation excessive d'alcool est plus nocive pour le cerveau des filles que des garcons, selon une étude publiée dans la revue Alcoholism: Clinical & Experimental Research. Des effets sont mesurables plusieurs mois après la consommation.

Susan Tapert et ses collègues des universités de Californie à San Diego et Stanford ont mené cette étude avec 95 adolescents de 16 à 19 ans: 27 garçons et 13 filles buvant excessivement et 55 ne buvant pas.

Pendant que des tests neuropsychologiques de mémoire et de capacité de traitement de l'information spatiale étaient administrés, des images de l'activité cérébrale par résonance magnétique étaient prises.

Boire excessivement était défini pour les jeunes femmes comme 3 bouteilles de bière ou 4 verres de vin à une occasion et pour les hommes comme 4 bouteilles de bière ou une bouteille de vin.

Lors des tests, les images cérébrales montraient que les adolescentes qui avaient déjà bu beaucoup en une seule occasion avaient une moins grande activation cérébrale dans plusieurs régions du cerveau comparativement à celles qui ne buvaient pas, ce qui était lié à une moins bonne performance aux tests de traitement de l'information spatiale et à une moins bonne capacité d'attention. Ces différences dans l'activité cérébrale affectent négativement d'autres fonctions cognitives, dit la chercheuse, telles que la concentration et la mémoire de travail (cette dernière est la capacité de garder à l'esprit les informations nécessaires pour une tâche, par exemple de calcul mental, ou un raisonnement).

Les garçons qui étaient gros buveurs présentaient également des anomalies cérébrales mais de façon moins importante que les filles.

Le cerveau des filles se développe un à deux ans plut tôt que celui des garçons, indique la chercheuse. La consommation d'alcool durant un stade différent de développement, bien qu'au même âge, pourrait contribuer à expliquer cette différence. Les niveaux hormonaux et les fluctuations hormonales induites par l'alcool pourraient aussi contribuer, de même qu'un ratio de graisse corporelle plus élevé et un poids moins élevé.

  • Une étude publiée en 2007 dans la même revue avait montré que les performances des femmes alcooliques à différents tests cognitifs étaient plus faibles que celles des hommes malgré une histoire de dépendance à l'alcool plus courte en moyenne et une consommation moins grande.

Psychomédia avec sources: BBC, WebMD
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