L'Assemblée nationale de France a voté à la quasi unanimité, ce mercredi, une proposition de loi interdisant le bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien, dans les contenants alimentaires à compter de 2014, et dès 2013 pour les contenants alimentaires de produits destinés aux enfants de moins de 3 ans. Dans un communiqué, le Réseau Environnement Santé (RES) se réjouit du vote. "Les regards doivent maintenant se tourner vers la scène européenne", commente-t-il.

Pour André Cicolella, porte-parole du RES, la crédibilité de l’Agence européenne de sécurité alimentaire, l’EFSA, est remise en question : "L’EFSA ne peut continuer de nier la réalité des connaissances scientifiques en maintenant une Dose Journalière Admissible qui ne tient pas compte des centaines d’études montrant des effets aux faibles doses".

Si, à la suite de l’ANSES, qui a récemment jugé nécessaire de remplacer "sans tarder" le bisphénol A, l’agence ne se revise pas rapidement, "les institutions européennes devront déclencher des investigations sur la déontologie de l’expertise au sein de l’EFSA", estime-t-il.

La loi adoptée par les députés n’est par ailleurs qu’un premier pas dans la réduction de l’exposition au bisphénol, ajoute le RES. "Il est urgent que l’ANSES identifie les autres sources, y compris alimentaires, susceptibles de constituer des priorités en termes d’exposition pour l’ensemble de la population ou pour des secteurs professionnels spécifiques".