En raison du réchauffement climatique, la maladie du sommeil, dont la mouche tsé-tsé est le vecteur, pourrait menacer des dizaines de millions de personnes supplémentaires d'ici à la fin du siècle, selon une étude des US Centers for Disease Control and Prevention (CDC, Centres de contrôle et de prévention des maladies américains).

Les maladies vectorielles, soulignent les chercheurs, sont particulièrement sensibles au réchauffement climatique.

La maladie du sommeil (aussi appelée trypanosomiase africaine) a récemment été identifiée (en 2008 par la Wildlife Conservation Society) comme l'une des 12 maladies infectieuses susceptibles de se propager en raison du changement climatique.

Dans une première phase de la maladie, le parasite trypanosome se développe dans l'organisme. Cette phase, décrit l'Organisation mondiale de la santé (OMS), se caractérise par des poussées de fièvre, des céphalées, des douleurs articulaires et un prurit. Dans une seconde phase, le parasite envahit le système nerveux central. Cette phase neurologique correspond à l’apparition des signes et symptômes manifestes de la maladie: modification du comportement, état confusionnel, troubles sensoriels et mauvaise coordination.

Sean Moore et ses collègues ont réalisé une analyse informatique simulant deux scénarios qui prévoient un réchauffement de la température de 1,1 à 5,4 degrés Celsius. Le modèle prédit que des épidémies pourraient se développer à des températures moyennes se situant entre 20,7 et 26,1 degrés. Certaines régions de l'Afrique de l'Est pourraient devenir trop chaudes pour la survie du parasite alors que d'autres dont l'Afrique du Sud pourraient devenir propices pour ce dernier. En 2090, 40 à 77 millions de personnes de plus pourraient contracter la maladie.

Cette étude constitue un cadre d'analyse que des recherches supplémentaires permettront de perfectionner en incluant d'autres facteurs (tel que l'impact de l'humidité). Elle est publiée dans le Journal of the Royal Society Interface.

Les 11 autres maladies susceptibles d'élargir leur territoire, identifiée par la Wildlife Conservation Society, sont la grippe aviaire, la babésiose, le choléra, l'ébola, certaines maladies parasitaires, la maladie de Lyme, la peste, la maladie de la marée rouge, fièvre de la Vallée du Rift, la tuberculose et la fièvre jaune, rapporte le Scientific American.

Psychomédia avec source: Journal of the Royal Society Interface, OMS, Scientific American.
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