Les enfants qui sont les plus exposés aux composés perfluorés (CPF), largement présents dans les produits de consommation courants, produisent moins d'anticorps en réponse aux vaccins, montre une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association. Ces résultats suggèrent un "déficit plus généralisé du système immunitaire", estiment les chercheurs.

Les CPF sont utilisés notamment dans les poêles anti-adhésives, les emballages de pop-corn et de pizza pour le micro-onde, les moquettes, tissus et vêtements traités pour être anti-taches ou imperméables.

Six emballages de papier ou de carton pour les aliments contiennent ces substances car elles apportent une résistance à l'eau et aux graisses. La consommation de poisson est aussi une source d'exposition.

Les CPF sont très persistants et s'accumulent dans l'environnement et les organismes. La plupart des gens ont des niveaux détectables de ces produits dans le sang.

Philippe Grandjean de l'Université Harvard et ses collègues ont mené cette étude avec 587 enfants des îles Féroé (situées entre l'Islande et l'Écosse). Le taux d'exposition à cinq différents PFC étaient mesurés chez les mères pendant la grossesse et chez les enfants à 5 ans au moyen d'échantillons sanguins. Les concentrations d'anticorps contre le tétanos et la diphtérie étaient mesurées après plusieurs doses de vaccins contre ces maladies. Le niveau d'exposition constaté était à peu près le même qu'en Europe et en Amérique du Nord.

Une plus grande exposition pré-natale était liée à une moins bonne réponse à la vaccination. Le taux d'anticorps était réduit de moitié pour une exposition doublée. Un taux élevé de deux CPF spécifiques, les PFOS et les PFAO (se trouvant notamment dans les poêles antiadhésives), était lié à un risque trois fois plus élevé que les vaccins ne protègent pas contre les maladies ciblées. Il est probable, estime le chercheur, que cet affaiblissement du système immunitaire dure toute la vie.

La façon dont les produits chimiques sont testés et régulés doit être revue, dit le chercheur. Il n'y a pas eu assez de pression pour faire de la toxicité développementale une priorité, ajoute-t-il. Des études ont suggéré que les composés perfluorés pouvaient aussi affecter la fertilité et être cancérigènes (voir plus bas la mise en garde du RES).

Psychomédia avec sources: Nature, USA Today. Tous droits réservés.