Les résultats d'un essai clinique de traitement de l'insuffisance cardiaque ischémique chronique au moyen d'une greffe de cellules souches autologues (prélevées chez le malade) se sont avérés très modestes dans un essai clinique de phase II présenté au congrès annuel de l'American College of Cardiology (ACC).

Emerson Perin du Texas Heart Institute et ses collègues ont mené cette étude avec 92 personnes, âgées de 63 ans en moyenne, atteintes d'une défaillance cardiaque (incapacité du cœur à pomper suffisamment de sang) sévère.

Une partie était traitée avec des cellules souches provenant de leur moelle osseuse et l'autre constituait un groupe de comparaison.

100 millions de cellules souches étaient injectées en une quinzaine d'endroits du cœur. Les cellules sont prélevées de la moelle épinière sous anesthésie locale et ré-injectées dans les heures suivantes. Cette procédure est relativement rapide (une journée à l'hôpital) et sans douleur.

Six mois après, les personnes traitées avaient obtenu une amélioration très modeste de 2,7% du volume de sang éjecté du ventricule gauche (principale chambre de pompage du cœur) et les symptômes n'étaient pas améliorés comparativement au groupe non traité. (Avant le traitement, leur ventricule gauche éjectait moins de 45% du volume de sang comparativement à 55% et plus pour un cœur en santé.)

Les plus jeunes ont connu de meilleurs résultats (amélioration de 4,7% du volume de sang éjecté chez les personnes de moins de 62 ans), en raison de la plus grande quantité de cellules souches présentes dans la moelle osseuse.

Ces résultats positifs sont les seuls sur une vingtaine d'hypothèses secondaires de départ de l'étude et ils risquent fort de ne pas pouvoir être répliqués (car dus au hasard) selon Robert Califf, directeur du Duke Translational Medicine Institute dont les propos sont rapportés par Medscape. Les résultats concernant les trois hypothèses principales de l'étude sont négatifs.

Pour les auteurs, cet essai a néanmoins apporté des enseignements utiles et la recherche pour développer ce traitement ne devrait pas être abandonnée.

Psychomédia avec source: Medscape. Tous droits réservés.