La canneberge (airelle, cranberry) aurait une efficacité de nulle à faible pour prévenir les infections des voies urinaires (cystites) récurrentes, selon une méta-analyse des études sur le sujet publiée dans la Cochrane Review.

Depuis la dernière méta-analyse sur le sujet toutefois, l'ajout de 14 nouvelles études indique une moins grande efficacité qu'attendu. Les auteurs admettent également des faiblesses méthodologiques dans plusieurs des études analysées.

La cystite est une inflammation douloureuse de la vessie, fréquemment causée par une infection bactérienne. Une hypothèse est que le fructose et des proanthocyanidines de la canneberge empêcheraient les bactéries d'adhérer aux parois de l'appareil urinaire.

Ruth Jepson de l'Université University of Stirling (Angleterre) et ses collègues de la Cochrane collaboration ont réalisé une analyse systématique des études ayant évalué l'efficacité des produits à base de canneberge chez des femmes souffrant d'infections urinaires récurrentes, les personnes à risque accru (nécessitant par exemple l'usage de cathéters), chez les enfants et les personnes âgées. Ils ont retenu les études qui comparaient l'efficacité de la canneberge (jus, compléments alimentaires, extraits, sirops...) à un placebo, à des médicaments ou des traitements non médicamenteux : 24 études ont ainsi été retenues, impliquant un total de 4 473 participants.

Dans l'ensemble, les résultats montrent une inefficacité de la canneberge pour prévenir les cystites. Toutefois, une efficacité équivalente aux antibiotiques était constatée pour les produits de canneberge, tels que les comprimés et les capsules, chez les femmes ayant des infections récurrentes.

Les chercheurs concluent que le bénéfice serait faible et que les études ne justifient pas la recommandation des produits de canneberge pour prévenir les cystites. Ils soulignent toutefois les limites de leur analyse étant donnés le petit nombre d'études, les taux d'abandon du traitement très élevés, les faiblesses de certaines de ces études et le manque de standardisation des quantités dans les compléments. Il semble donc que cette méta-analyse ne permette pas non plus d'affirmer que la canneberge est inefficace.

Une méta-analyse publiée en juillet dernier dans les Archives of Internal Medicine, portant sur 13 essais incluant 1 616 personnes, concluait au contraire à un effet protecteur. Les résultats sont donc contradictoires et les études sont à poursuivre.

Psychomédia avec sources : Medpage Today, The Sacramento Bee.
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