Une étude publiée fin juillet dans la revue Brain établit un lien entre la campagne de vaccination contre la grippe A H1N1 à fin 2009 et une soixantaine de cas de narcolepsie chez les enfants et les adultes en France, rapporte Le Figaro.

La narcolepsie est un trouble du sommeil caractérisé par un important besoin de sommeil et des endormissements incontrôlés (pouvant survenir à n'importe quel moment de la journée, quand la personne est au volant ou en train de parler par exemples), une cataplexie (faiblesse musculaire soudaine, souvent déclenchée par une forte émotion) et des irruptions d'éléments du sommeil paradoxal lors des transitions veille-sommeil (hallucinations, paralysies du sommeil…).

Elle est considérée comme une maladie auto-immune. Il s'agit une maladie relativement rare qui atteindrait une personne sur environ 3.300 à 5.000.

L'étude, financée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), été menée par le neurologue Yves Dauvilliers du CHU Montpellier et ses collègues. Elle a porté sur les effets de plusieurs vaccins : ceux contre le H1N1 ainsi que ceux contre l'hépatite B, la diphtérie, le tétanos, et la grippe saisonnière. Seuls ceux contre le H1N1 présentaient un lien avec la narcolepsie.

Près de 5.7 millions Français ont reçu ce vaccin; 4,1 millions ont reçu le Pandemrix (GlaxoSmithKline) et 1,6 million, généralement les femmes enceintes et les nourrissons, le Panenza (Sanofi). Ces deux vaccins présentent un lien avec la narcolepsie.

Ces résultats sont concordants avec ceux d'études menées en Finlande, Suède, Irlande et Grande-Bretagne.

Sur la soixantaine de personnes ayant développé la narcolepsie-catalepsie, certaines sont reconnues handicapées à 80 % et perçoivent des pensions d'invalidité mais leur préjudice n'a pas encore été indemnisé. En 2009, lorsque la ministre de la santé Roselyne Bachelot a commandé des millions de doses de vaccins, la France a signé une clause selon laquelle les d'effets secondaires indésirables seraient indemnisés par l'État et non par les laboratoires. Des victimes espèrent que cette nouvelle étude fera avancer leur dossier d'indemnisation.

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