Une exposition périnatale (pendant la grossesse et l'allaitement) à de faibles doses de bisphénol A (BPA), considérées sans risque pour l'humain, pourrait augmenter le risque d'intolérance alimentaire à l’âge adulte, suggère une étude française publiée dans le FASEB (1) Journal.

Sandrine Ménard de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) à Toulouse et ses collègues ont montré, chez des rats, qu’une exposition périnatale à de faibles doses a des conséquences sur le développement du système immunitaire et prédispose leur descendance à une intolérance alimentaire à l’âge adulte.

Les chercheurs ont utilisé deux groupes de rates gestantes. Un groupe a reçu une dose quotidienne de BPA, à 5 μg/kg de poids corporel, depuis la gestation jusqu’au sevrage des nouveau-nés à 21 jours. L’autre n’a pas reçu de BPA. Ce sont ensuite les nouveau-nés issus de ces deux groupes qui ont été étudiés. A l’âge adulte, soit à 45 jours, ils ont été nourris avec de l’ovalbumine, une protéine du blanc d’œuf, qui ne figurait pas précédemment dans leur régime alimentaire.

Une réaction immunitaire dirigée contre l'ovalbumine a alors été observée chez les animaux qui avaient été exposés au BPA, ce qui n'était pas le cas chez les rats descendant du groupe témoin. L’administration répétée d’ovalbumine chez les rats exposés au BPA a induit une inflammation du côlon, attestant d’une intolérance alimentaire.

Les perturbations les plus importantes ont été observées à la dose de 5μg/kg poids corporel/jour, c'est-à-dire à la dose considérée sans risque pour l'Homme par l'EFSA.

Plus de 20% de la population mondiale souffre d’allergie ou d’intolérance alimentaires, indique l'Inra.

(1) Federation of American Societies for Experimental Biology.

Psychomédia avec source : Inra
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