Une substance semblable à l'amphétamine, le BMPEA (β-methylphenylethylamine), qui n'a jamais été testée chez l'humain, est présente dans plusieurs marques populaires de pilules amaigrissantes et de compléments pour sportifs, montre une étude publiée dans la revue Drug Testing and Analysis.

La nouvelle étude nomme 11 marques contenant la substance. Des grandes enseignes ont aussitôt annoncé qu'elles retiraient ces produits de leur tablette.

L'autorité américaine des aliments et des médicaments, la Food and Drug Administration (FDA), avait découvert la présence de cette substance dans 9 compléments alimentaires en 2013 mais n'avait pas nommé les marques, ni avertit les consommateurs, ni ordonner le retrait des produits, rapporte le journaliste Anahad O'Connor dans le New York Times.

La substance se trouve dans les produits annoncés comme contenant de l' acacia rigidula, un arbuste indigène du Texas. Mais, en fait, indique les chercheurs, elle ne peut qu'être produite synthétiquement. Sa présence n'est pas indiquée sur les étiquettes. La substance a été synthétisée pour la première fois dans les années 1930. Elle est interdite dans les compléments alimentaires.

En décembre dernier, Santé Canada a retiré un complément populaire qui contenait la substance en avertissant les consommateurs que cette dernière pouvait causer des accidents vasculaires cérébraux et d'autres complications cardiovasculaires.

Selon Pieter A. Cohen de la Harvard Medical School, auteur principal de l'étude, la FDA abdique sa responsabilité de retirer les produits dangereux et frelatés du marché. La FDA, dit-il, lance un signal fort aux fabricants de compléments : "Vous pouvez introduire des nouveaux produits dangereux en toute impunité".

Selon des experts de santé publique, rapporte le journaliste, la réticence de la FDA à agir dans ce cas est symptomatique d'un problème plus large. L'agence ne contrôle pas efficacement l'industrie des suppléments, une industrie ayant un chiffre d'affaire de $33 milliards annuellement au pays, en partie en raison de conflits d'intérêts. Au cours des dernières années, deux hauts responsables de l'agence - dont un toujours en poste - étaient d'anciens dirigeants du plus grand groupe de commerce et lobby de l'industrie des suppléments.

Les produits pour maigrir ne sont pas les seuls concernés. En février dernier, le procureur de l'État de New York indiquait que des tests avaient montré qu'une grande proportion des compléments à base de plantes des marques maison de 4 grandes chaînes américaines ne contenaient pas les produits indiqués sur les étiquettes. Chez Walmart, par exemple, 96% des produits naturels de marque maison ne contenaient pas la plante. L'enquête faisait suite, encore une fois, à une étude publiée par des universitaires.

Psychomédia avec sources: New York Times, New York Times, Drug testing and Analysis.
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