Les filtres solaires sont de deux types : les filtres chimiques et les filtres minéraux sous forme de nanoparticules, explique l'organisation environnementale américaine Environmental Working Group (EWG) dans un dossier sur les produits de protection solaire.

Ces deux types, qui utilisent des mécanismes différents pour protéger la peau et maintenir la stabilité du produit, peuvent présenter des risques différents pour la santé.

Les écrans solaires contiennent aussi d'autres ingrédients que les filtres dont certains présentent des risques pour la santé.

Les écrans solaires chimiques

Les écrans solaires les plus courants sur le marché contiennent des filtres chimiques. Il s'agit généralement d'une combinaison de 2 à 6 des ingrédients suivants: avobenzone, oxybenzone, octisalate, octocrylène, homosalate et octinoxate.

Presque tous les écrans solaires commercialisés aux États-Unis contiennent l'avobenzone qui doit être combiné avec un ou plusieurs autres filtres comme l'octocrylène pour demeurer stable.

L'avobenzone est le filtre qui présente le moins de problèmes de toxicité, évalue EWG. La pénétration à travers la peau est très limitée et il n'y a pas d'indication qu'il serait un perturbateur endocrinien (hormonal). Mais il est susceptible de causer des allergies de la peau.

Le filtre chimique le plus problématique utilisé aux États-Unis est l'oxybenzone, présent dans presque toutes les crèmes solaires à base de filtre chimique. EWG recommande d'éviter ce produit, car il peut pénétrer dans la peau, provoquer des réactions allergiques de la peau et est un perturbateur endocrinien. Il agit de façon similaire à l'estrogène. Il altère notamment la production du sperme chez les animaux et est associé à l'endométriose chez les femmes, indique EWG.

L'octinoxate et l'homosalate sont aussi des perturbateurs endocriniens. Ce qui n'est pas le cas de l'octisalate et de l'octocrylène. Ce dernier est cependant associé à des niveaux relativement élevés d'allergie de la peau.

Un autre filtre chimique, le 4-Méthyl benzylidène camphre (4-MBC), utilisé en Europe et dont la demande d'autorisation est à l'étude aux États-Unis, est aussi un perturbateur endocrinien.

Les écrans solaires minéraux

Les écrans solaires minéraux sont fabriqués avec de l'oxyde de zinc ou du dioxyde de titane, généralement sous forme de nanoparticules.

Mais, malgré les incertitudes actuelles, le EWG évalue ces produits favorablement et estime qu'ils sont parmi les meilleurs choix sur le marché américain.

Les données actuelles indiquent qu'ils présentent un risque plus faible que la plupart des autres ingrédients de protection solaire approuvés pour le marché américain, estime-t-il. Ils offrent une bonne protection, sont stables sous l'action du soleil et ne pénétreraient pas dans la peau.

S'ils étaient inhalés, ils pourraient causer des dommages. EWG décourage fortement leur utilisation dans des cosmétiques en poudre, dans les aérosols et dans les écrans solaires pour les lèvres.

L'oxyde de zinc a été autorisé en Europe pour les écrans solaires à l’exception des produits en aérosol et en poudre.

Les autres ingrédients que les filtres

Les ingrédients non actifs constituent à peu près la moitié des produits de protection solaire.

Le méthylisothiazolinone

Un ingrédient en particulier est une source de préoccupation : le méthylisothiazolinone (MI), un agent de conservation souvent utilisé pour remplacer les parabènes. En 2015, EWG a constaté que le MI figure sur les étiquettes de 91 crèmes solaires, dont 13 commercialisées pour les enfants, et de 54 hydratants quotidiens.

L'American Contact Dermatitis Society a décerné le titre d'allergène de l'année au MI. Des cas graves d'allergie cutanée ont été signalés, notamment chez les enfants exposés à la MI des lingettes pour bébé et d'autres produits destinés à être laissés sur la peau. Le MI se retrouve souvent dans des produits dits hypoallergéniques. Il se trouve notamment dans l'écran solaire Pure & Free Baby de Neutrogena.

La vitamine A (rétinol)

EWG recommande d'éviter les écrans solaires qui contiennent de la vitamine A (palmitate de rétinol, acétate de rétinol, linoléate de rétinyle, ou rétinol). Il a été montré qu'en présence du soleil, la vitamine A peut endommager la peau en favorisant le développement de tumeurs ou de lésions.

80% des écrans solaires ne passent pas le test

Dans son guide 2015 des écrans solaires, publié pour la neuvième année, le EWG a évalué 1700 produits. 80% contiennent des substances dangereuses ou n'offrent pas le niveau de protection affiché. Le Guide pointe particulièrement la marque Neutrogena dont plus de 80% des produits contiennent de l'oxybenzone et un tiers, de la vitamine A.

Éviter les écrans solaires en aérosol

Qu'ils soient constitués de filtres chimiques ou minéraux, les écrans solaires en aérosol devraient être évités en raison du risque d'inhalation.

Psychomédia avec sources : EWG, The Trouble With Sunscreen Chemicals (EWG).
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