La Société Française de Dermatologie (SFD) a publié, le 20 octobre, de nouvelles recommandations pour le traitement de l'acné, labellisées par la Haute Autorité de Santé (HAS).

Touchant 80 % des adolescents, « l’acné est une maladie chronique de la peau qui touche les glandes qui sécrètent le sébum. Elle provoque l’obstruction des pores de la peau et l’apparition de différentes lésions : comédons (points noirs et blancs) et “boutons” (papules, pustules voire nodules) ».

Ces recommandations « actualisent celles de 2007 et font suite à différentes alertes sanitaires (risque thromboembolique et pilules, risque psychiatrique et isotrétinoïne, restrictions de la prescription d’antibiotiques,…). »

« L’acné doit être prise en charge dans 2 situations :

  • si l’acné est sévère et/ou qu’il existe un risque de cicatrices ;
  • quel que soit le degré de sévérité clinique, si l’acné a un retentissement psychosocial sur la personne, si elle porte atteinte à sa qualité de vie ou si elle interfère dans sa relation avec les autres. »

Traitements

Le traitement doit être adapté selon la sévérité de l’acné et les préférences du patient.

  • Les traitements locaux, crèmes ou gels à base de peroxyde de benzoyle et de rétinoïdes dérivés de la vitamine A, sont à privilégier pour une acné légère à moyenne.

  • Un antibiotique (doxycycline ou lymécycline par voie orale) peut toutefois être prescrit en complément et selon le cas pour une acné moyenne.

  • Le traitement oral par isotrétinoïne (Curacné, Procuta, Contracné et Isotrétinoïne Teva, auparavant Roaccutane) est réservé aux acnés sévères et très sévères et avec un risque cicatriciel.

    « Concernant l’isotrétinoïne, l’usage est proscrit chez les femmes enceintes. Pour s’assurer qu’aucune grossesse ne se déroule ou débute durant ce traitement, un test de grossesse négatif doit impérativement être fourni avant chaque prescription et renouvelé chaque mois par les femmes pendant la durée du traitement et 5 semaines après. »

    « L’augmentation du risque de troubles dépressifs avec l’isotrétinoïne n’a pas été observée dans les études sur un grand nombre de patients mais a été exceptionnellement suspectée dans des cas individuels. Pour cette raison le patient doit communiquer à son médecin – avant le début d’un traitement – tous ses éventuels antécédents personnels et familiaux de troubles psychologiques et psychiatriques et avoir un suivi rapproché notamment au début du traitement. »

« Prendre en compte les préférences du patient est particulièrement important. En effet, aucun traitement de l’acné n’est efficace immédiatement, il faut quelques semaines avant l’obtention d’une amélioration et le bon suivi du traitement est gage de sa réussite. Or à ce jour, moins d’un patient sur 2 (de 32 à 50 %) suit correctement le traitement qui lui a été prescrit. »

Pilules contraceptives

« Si certaines pilules contraceptives peuvent avoir un effet positif sur l’acné, on ne peut prescrire un contraceptif à une femme qui n’a pas besoin de contraception ou de ce type de contraception. Le choix du type de contraception doit être une décision partagée entre le gynécologue et la femme en tenant compte de ses préférences et de ses différents risques (notamment du risque accru de maladie thromboembolique veineuse pour les pilules de 3e ou 4e génération). »

« Si un contraceptif doit être prescrit à une femme présentant de l’acné, il sera recommandé de prescrire en première intention du lévonorgestrel (2e génération) et en seconde intention du norgestimate (assimilé 2e génération) qui comporte une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la contraception chez la femme présentant une acné. »

« Les anti-acnéiques Diane 35 et ses génériques – ayant également des propriétés contraceptives – ne peuvent être envisagés qu’en dernière intention si l’acné persiste malgré un traitement dermatologique bien conduit, en concertation avec la patiente et un gynécologue, et en tenant compte des caractéristiques de la femme, concernant notamment le risque thromboembolique. »

Dossier de presse de la HAS : Acné : Quand et comment la traiter ? (dans lequel sont notamment présentés les critères de sévérité)

Psychomédia avec source : HAS (communiqué).
Tous droits réservés