A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, Women in Europe for a Common Future (WECF) publie un rapport qui appelle à renforcer les politiques de protection contre l'exposition - en particulier des femmes - aux polluants chimiques.

Les femmes, indique WECF dans un communiqué, « ont une susceptibilité particulière aux produits chimiques pour des raisons biologiques, mais aussi du fait de la répartition traditionnelle des rôles entre les sexes. Les femmes sont particulièrement exposées à des polluants de l'environnement intérieur et dans certains secteurs industriels où elles sont massivement employées. »

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), rappelle WECF, a notamment établi des liens entre le cancer du sein et certaines substances chimiques préoccupantes.

Le rapport « Women and chemicals » met l'accent sur des produits auxquels les femmes sont exposées à travers leurs métiers - dans les secteurs de l'agriculture, des déchets, du nettoyage, ou des textiles par exemple.

Parmi les secteurs de la beauté, rapporte notamment la synthèse du rapport, « celui de la coiffure, est bien identifié pour les expositions à des substances dangereuses : teintures pour cheveux allergènes, agents libérateurs de formaldéhyde, dérivés d’ammoniaque, etc. Une enquête anglo-saxonne auprès de 60 salons de coiffure a noté la présence de dermatites par contact chez 1/3 des participantes ».

Mais les femmes sont aussi particulièrement exposées à la maison, en tant que simples consommatrices. Les pesticides, les métaux lourds comme le mercure, et les perturbateurs endocriniens sont mis en cause dans des cas de cancer, diabètes, infertilité, etc.

Corinne Lepage, présidente du Board of Trustees de WECF (et ancienne ministre de l'Environnement) se déclare particulièrement inquiète en ce qui concerne les perturbateurs endocriniens : « Alors que les dangers de ces substances pour l'environnement et la santé humaine sont connus et documentés, la Commission européenne tarde toujours à les réglementer. Les femmes enceintes et les futurs parents doivent être mieux protégés et mieux informés sur les perturbateurs endocriniens. »

WECF demande notamment à la France :

  • de renforcer la restriction d'ingrédients suspectés d'être des perturbateurs endocriniens ;
  • d'interdire les allergènes par contact, en priorité dans les produits destinés aux femmes enceintes et aux jeunes enfants, en application du principe de précaution ;
  • de s'opposer au renouvellement de l'autorisation du glyphosate (Roundup) au sein de l'Union européenne, sur la base de la classification cancérogène probable de la substance par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

« WECF est un réseau international de 150 organisations féminines et environnementales qui agissent pour construire avec les femmes un monde sain, juste et durable. » WECF est notamment partenaire officiel du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

Psychomédia avec source : WECF.
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