Depuis le début d'année, le dispositif de « pancréas artificiel » Diabeloop est à l'essai dans une étude internationale menée dans 6 centres américains et en Europe dont 10 CHU en France, chez 240 personnes atteintes de diabète de type 1, afin de valider son intérêt dans la vie réelle, jour et nuit, rapporte Le quotidien du médecin.

« Après des tests récents chez 15 patients sur 3 jours en milieu hospitalier, il est prévu que Diabeloop soit évalué en 2017 chez 100 patients avant la commercialisation annoncée fin 2017 », est-il précisé.

Le pancréas artificiel est constitué d'un capteur (Dexcom) qui mesure, en continu, le taux de sucre au niveau sous-cutané, d'une pompe-patch miniature (Cellnovo) qui délivre automatiquement l’insuline, et entre les deux, reliés en bluetooth, un smartphone doté d'un algorithme pour déterminer les besoins en insuline.

Le système a été développé par le Centre d'études et de recherches pour l'Intensification du traitement du diabète (CERITD) en collaboration avec le Leti, l'institut du CEA-Tech.

Plusieurs consortiums de recherche sont aujourd'hui en phase avancée de développement d'un pancréas artificiel. Trois sociétés prévoient que leur produit sera présent sur le marché d'ici 2017-2018 : Medtronics, Big Foot et Diabeloop.

«  L'objectif du pancréas artificiel est de restaurer l'insouciance, commente le Pr Éric Renard, diabétologue au CHU de Montpellier. Dans le diabète de type 1, l'instabilité glycémique est très forte. Actuellement, même avec les pompes et les capteurs de glycémie en continu, c'est au patient de décider et d'administrer les doses d'insuline. L'algorithme complexe mis au point par le Leti permet de doter le dispositif d'une intelligence artificielle, qui décide de la dose d'insuline et commande la pompe à la place du patient. Celui-ci doit simplement renseigner la machine 20 minutes à l'avance s'il prévoit un repas ou une activité physique. »

« L'algorithme mis au point en France est à la fois complexe et personnalisé, précise le Dr Guillaume Charpentier, directeur du CERITD. Une dizaine de critères, tels que le poids ou le traitement de référence, sont pris en compte en période initiale pour personnaliser le traitement ».

D'ici 2019, il devrait être possible d'avoir le choix avec un système sans smartphone mais au prix d'une pompe un peu plus volumineuse qui intégrera l'algorithme et le nécessaire écran de contrôle. Le coût de Diabeloop est estimé à environ 9 000 euros par patient et par an, soit environ 10 % de plus que le coût actuel d'une pompe à insuline avec un capteur en continu.

En vue de l'obtention du remboursement, une étude est prévue en 2018 chez 200 patients pour montrer la supériorité du système par rapport aux traitements existants.

Psychomédia avec source : Le Quotidien du médecin.
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