Les prescriptions de médicaments opioïdes antidouleur ont fortement augmenté au Québec au cours des cinq dernières années, rapporte Le Devoir.

Selon les statistiques de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), entre 2011 et 2015, les prescriptions d’opioïdes ont augmenté de 29 %, passant de 1,9 million à 2,4 millions. Le nombre de personnes ayant reçu des prescriptions a augmenté de 10 %, atteignant 377 365 personnes en 2015.

Ces données concernent les prescriptions d’opioïdes les plus connus, comme la morphine, la méthadone, le fentanyl ou la codéine.

Selon les données les plus récentes de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), 1 775 décès attribuables à une intoxication par opioïde ont été recensés au Québec entre 2000 et 2012. Étant donnée la hausse des prescriptions, les prochaines statistiques révéleront de toute évidence une augmentation des décès dus à ces médicaments.

La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, a demandé la semaine dernière à son ministère d’envisager le développement de nouvelles lignes directrices pour encadrer les prescriptions d’opioïdes, leur dernière mise à jour datant de 2010. Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain a renouvelé les siennes le mois dernier.

Les lignes directrices du Collège des médecins du Québec (CMQ) datent de 2009. Aucun échéancier n'est actuellement fixé pour leur mise à jour. Le problème, explique la porte-parole du CMQ, Caroline Langis, c’est que les informations disponibles sont insuffisantes pour faire le suivi. « On ne sait pas quel médecin prescrit quoi à ses patients. (...) Nous sommes en train d’évaluer la possibilité, avec l’Ordre des pharmaciens, d’obtenir des données confidentielles relatives au profil des médecins prescripteurs d’opioïdes. »

En entrevue au Devoir la semaine dernière, la Dre Marie-Ève Goyer, médecin de famille au Centre de recherche et d’aide pour les narcomanes (CRAN), a établi un lien entre le recours massif aux opioïdes et les contraintes du réseau québécois de la santé : « Nous sommes complètement démunis devant des patients hypersouffrants à tous les niveaux qui se présentent dans notre bureau, a-t-elle noté. Le système de santé n’a absolument rien d’autre à offrir à ces patients-là que des pilules. On ne couvre pas la psychothérapie, on ne couvre pas la physiothérapie et, en plus, on nous demande d’aller vite. »

Pour plus d'informations sur les médicaments opioïdes, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Le Devoir.
Tous droits réservés