Au Canada, jusqu'à la moitié des femmes qui suivent un traitement d'isotrétinoïne (Accutane, Roaccutane et autres) contre l'acné ne respecteraient pas les consignes relatives à la contraception, selon une étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ).

Le médicament peut causer de graves malformations chez le fœtus, notamment à la tête, au visage, au cœur et au système nerveux central.

Santé Canada impose, comme conditions d'utilisation du médicament, que les femmes fournissent deux tests de grossesse négatifs et utilisent au moins deux méthodes contraceptives efficaces en tout temps, rapporte Radio-Canada.

Le Dr David Henry et ses collègues ont étudié les dossiers de 59 271 femmes âgées de 12 à 48 ans qui ont suivi un traitement d'isotrétinoïne de 1996 à 2011. Les grossesses étaient recensées pendant le traitement et jusqu'à 42 semaines après la fin du traitement.

Entre 30 et 50 % des patientes n'auraient pas respecté les consignes relatives à la contraception. Jusqu'à la 42e semaine après le traitement, il y a eu 1 473 grossesses.

70 % de ces grossesses ont été interrompues par un avortement en raison des possibles malformations. Environ 20 % se sont terminées par une fausse-couche et 10 % ont donné lieu à des naissances.

Parmi les enfants nés de mères qui avaient suivi un traitement d'isotrétinoïne, 11 bébés sont nés avec des anomalies. Les chercheurs n'avaient toutefois pas accès aux données sur la sévérité des anomalies congénitales.

Les auteurs appellent Santé Canada à imposer des balises plus strictes sur l'utilisation de ce médicament chez les femmes qui souffrent d'acné. Il ne devrait être réservé qu'aux cas les plus graves afin de réduire le nombre de femmes en âge de procréation exposées au médicament.

Psychomédia avec sources : CMAJ, Radio-Canada.
Tous droits réservés