Les candidats à la Télé-réalité américaine « The Biggest Loser » réalisent une perte de poids phénoménale en peu de temps. Malheureusement, selon une étude publiée dans la revue Obesity, les perturbations du métabolisme engendrées par cette perte de poids, leur font reprendre une grande partie de ce poids.

Par exemple, six ans après avoir perdu 108 kg, Danny Cahill, grand vainqueur de 2009, a repris la moitié du poids perdu, rapporte le New York Times.

Erin Fothergill et ses collègues du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases se sont penchés sur son cas et celui de 13 des 15 autres candidats de la saison 2009.

Danny a perdu 55 % de son poids d'origine, passant de 195 kg à 86 kg. Six ans après, il en pèse 130. Malgré leurs efforts, les participants ont repris en moyenne 70 % de ce qu'ils avaient perdu (41 kg sur 58). Deux d'entre eux ont même dépassé leur poids d'origine.

« Tous mes amis boivent de la bière sans gagner beaucoup de poids. Moi, dès que je commence, je prends 10 kg », raconte Danny.

Les chercheurs ont montré que, au repos, son corps dépense 800 calories de moins que celui d'un homme de sa carrure. En moyenne, 6 ans après, les participants brûlent 500 calories de moins. « Le métabolisme essaie de freiner la perte de poids », expliquent les chercheurs.

D'autres phénomènes s'ajoutent au métabolisme de base ralenti. Par exemple, la leptine, hormone coupe-faim, n'était quasiment plus sécrétée chez les participants au lendemain de la finale. Sans elle, la satiété est difficile à atteindre. Aujourd'hui, l'hormone est de retour dans le sang des candidats, mais à des niveaux beaucoup plus faibles qu'attendu. De cette façon, leur corps les pousse à manger au-delà du nécessaire.

Selon Michel Desmurget, chercheur en neurosciences au CNRS à Lyon et auteur du livre « Anti-Régime : Maigrir pour de bon » (éditions Belin), interrogé par Le Figaro, « pour perdre durablement, il faut être patient et opérer sous le seuil de détection des défenses organiques. Tout amaigrissement trop brutal est voué à l'échec. Il vaut mieux réussir en deux ans qu'échouer en deux mois ».

L'adaptation métabolique à la perte de poids persiste à long terme, concluent les chercheurs.

Psychomédia avec sources : Obesity, New York Times, Le Figaro.
Tous droits réservés