En raison de la perturbation des rythmes circadiens, les personnes qui travaillent de nuit ont des risques accrus de plusieurs maladies, selon un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) publié le 22 juin.

En 2012, la population concernée par le travail de nuit, habituel ou occasionnel, représentait 3,5 millions de personnes en France, soit 15,4 % des salariés.

L’expertise « met en évidence des effets du travail de nuit sur la santé, avec différents niveaux de preuve scientifique » :

  • « les effets sur la somnolence, la qualité de sommeil et la réduction du temps de sommeil total, et le syndrome métabolique sont avérés ; »

  • « les effets sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le diabète de type 2 et les maladies coronariennes (ischémie coronaire et infarctus du myocarde) sont probables ; »

  • « les effets sur les dyslipidémies (concentrations trop élevées de certains lipides dans le sang), l’hypertension artérielle et les accidents vasculaires cérébraux ischémiques, sont possibles. »

  • les effets sur le risque de cancer sont probables ; il existe notamment des éléments en faveur d’un excès de risque de cancer du sein ; des mécanismes physiopathologiques peuvent expliquer les effets cancérogènes liés aux perturbations des rythmes biologiques. En 2007, rappelle l'Anses, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le travail posté comme « probablement cancérogènes ».

Le travail de nuit augmente aussi la fréquence et la gravité des accidents.

« Les effets du travail de nuit sur la santé ne sont toutefois pas univoques et systématiques », précise l'agence. « Ils dépendent d’un ensemble de facteurs issus des caractéristiques individuelles (chronotype), sociales et familiales (possibilité d’organiser sa vie sociale et familiale), et des caractéristiques du travail et de la situation de travail. Ces facteurs peuvent diminuer ou amplifier les effets du travail de nuit sur la santé. »

« L’Agence préconise l’optimisation des modes d’organisation du travail de nuit, afin d’en minimiser les impacts sur la vie professionnelle et personnelle. En particulier, tout ce qui réduit la désynchronisation et la dette de sommeil est a priori favorable, mais des recommandations organisationnelles précises, qui ne font pas toutes, à ce jour, l’objet d’un consensus scientifique, doivent être étudiées collectivement dans les instances de dialogue social appropriées. »

Psychomédia avec source : Anses.
Tous droits réservés