La ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, estime que le Canada et les États-Unis doivent examiner sérieusement pourquoi ils sont les champions mondiaux de la consommation d’analgésiques opioïdes, tels que l’oxycodone et le fentanyl.

En entrevue à La Presse canadienne, elle a souligné que la situation s’est aggravée au Canada depuis 3 ou 4 ans, avec des taux accrus de consommation, de surdoses et de décès.

Elle cite notamment les pressions exercées par l’industrie pharmaceutique sur les médecins pour prescrire ces médicaments afin de soulager la douleur chronique tout en mentionnant que les facteurs sont multiples et peuvent varier d’une province à l’autre.

« Les gens doivent avoir accès à ces médicaments efficaces lorsqu’ils sont utilisés avec soin, mais les risques sont énormes : les gens deviennent effectivement dépendants et certains en meurent. »

La ministre rappelle avoir récemment accéléré l’approbation au Canada d’un antidote sous forme de vaporisateur nasal. Cet antidote, la naloxone, qui était déjà autorisé sous forme injectable en centre hospitalier, pourra désormais être administré d’urgence à l’extérieur de l’hôpital.

Elle se réjouit des initiatives de certaines provinces. L’Ontario a annoncé le 25 juillet qu’elle cesserait de couvrir les analgésiques opioïdes à forte dose et à action prolongée dans ses programmes publics d’assurance médicaments.

La Colombie-Britannique, de son côté, a déclaré en avril dernier une « urgence de santé publique » à la suite d'une importante hausse de décès par surdoses : 74 en janvier seulement et le bilan de 2016 pourrait dépasser largement celui de 2015, qui atteignait 474 morts.

Un sommet à l’automne réunira des spécialistes et des intervenants afin de dégager des pistes de solution, a annoncé la ministre.

Psychomédia avec source : Le Devoir (La Presse canadienne).
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