« L'exposition maternelle chronique aux gaz d’échappement de moteur diesel muni de filtre à particules (comme pour les voitures vendues en Europe) pendant la gestation entraine des effets délétères sur la croissance et le métabolisme des fœtus en première et deuxième génération », suggère une étude de l'Inra.

« Les pics de pollution aux particules fines sont de plus en plus fréquents et intenses, et des données épidémiologiques montrent que les femmes enceintes exposées ont plus de risques d’avoir des bébés de faibles poids, entraînant aussi des risques de développer certaines pathologies comme le syndrome métabolique », souligne le communiqué de l'Inra.

Pascale Chavatte-Palmer et ses collègues « établissent aussi pour la première fois que des nanoparticules de diesel inhalées sont capables de traverser la barrière placentaire et d’atteindre le sang fœtal. »

Ils ont suivi des lapines gestantes ayant inhalé des gaz d'échappement de moteur diesel muni de filtre à particules (comme pour les voitures vendues en Europe) à des niveaux proches d'un pic de pollution dans les grandes villes. A la moitié de la gestation, des signes de retard de croissance fœtal ont été observés. A terme, la longueur de la tête était diminuée, associée à une réduction du tour de taille. Les échographies montraient aussi une diminution de l'apport sanguin au placenta, réduisant les nutriments essentiels au bon développement du fœtus.

« Les femmes enceintes exposées à des concentrations élevées en particules fines, correspondant aux pics de pollution dans les grandes villes, ont plus de risques d’avoir un bébé en retard de croissance, c’est à dire de taille inférieure à la normale », peut-on lire dans le communiqué de l'Inra. « On sait que les enfants de petit poids ont en général plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires à l'âge adulte et les données scientifiques indiquent que des effets sur la deuxième génération (petits enfants) seraient possibles. »

« Le message que nous souhaitons faire passer », a précisé , coordinatrice du projet à l'Inra, « est que, lorsque le seuil d'alerte aux particules fines dans l'air est dépassé, les personnes les plus sensibles ou vulnérables ne sont pas seulement les personnes âgées, les enfants ou les asthmatiques. Les femmes enceintes en font partie et doivent aussi être destinataires des messages sanitaires. »

Parmi ces messages, résume Le Parisien : limitez les activités physiques, en plein air et à l'intérieur, les déplacements sur les grands axes routiers et leurs abords, aux périodes de pointe.

(1) Institut national français de la recherche agronomique.

Psychomédia avec sources : Inra, Le Parisien.
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