Une étude, menée à Montréal, a porté sur les proportions de la population ayant un sommeil perturbé selon la proximité des trafics routier, aérien et ferroviaire. L'étude est publiée dans l'International Journal of Environmental Research and Public Health (IJERPH).

Stéphane Perron de l’École de santé publique de l’Université de Montréal et ses collègues ont effectué un sondage téléphonique d’avril à juin 2014 auquel ont répondu plus de 4300 résidants de l’île.

Le bruit environnant perturbait le sommeil de 12,8 % des Montréalais, dont :

  • 6,1 % à cause du transport global ;
  • 4,2 % à cause du trafic routier ;
  • 1,5 % à cause du trafic aérien ;
  • 1,1 % à cause du trafic ferroviaire.

Trafic aérien

Plus le domicile se situe à proximité de la source de bruit, plus le sommeil est dérangé ou interrompu.

Ainsi, 15 % des personnes vivant à l’intérieur du coefficient de 25 de la prévision d’ambiance sonore (NEF) autour de l’aéroport Montréal-Trudeau avaient le sommeil perturbé. C'était aussi le cas de près de 9 % de ceux vivant à moins d’un kilomètre du coefficient NEF25.

« Si le coefficient NEF est supérieur à 35, les plaintes devraient vraisemblablement être nombreuses, tandis que tout niveau dépassant 25 dérangera fort probablement », indique Transport Canada sur son site.

Trafic ferroviaire

Habiter à moins de 100 m d’une voie ferrée posait problème pour 10,7 % des résidants, comparativement à 4,4 % de ceux habitant de 100 à 150 m des rails.

Trafic routier

Le trafic routier est, de loin, celui qui trouble le plus les nuits des Montréalais : le fait de vivre à moins de 50 m ou de 51 à 100 m d’une artère principale gênait respectivement 7,4 % et 4,8 % des répondants. Même à 500 m, le trafic routier incommodait encore 1,2 % des personnes sondées.

Les données ont été recueillies au printemps, souligne le chercheur. « Nous n’avons pas mesuré le bruit pendant l’été, mais on peut présumer que le bruit ambiant général est plus élevé durant la période estivale et qu’il perturbe potentiellement le sommeil d’encore plus de résidants, bien que des études montrent que plus le bruit est élevé l’été, plus les gens ont tendance à dormir les fenêtres fermées », ajoute-t-il.

L’Organisation mondiale de la santé recommande que les populations ne soient pas exposées à un bruit ambiant dépassant 55 dB, tant de jour que de nuit. Ce seuil équivaut au bruit d’une machine à laver. Or, pour plus de la moitié des répondants, l’exposition au bruit estimée par les auteurs dépassait ce seuil et le bruit atteignait parfois jusqu’à 70 dB, soit l’équivalent du son émis par un aspirateur ou un sèche-cheveux.

« Les études signalent que, à partir de 55 dB, il y a une escalade de problèmes de santé qui peut survenir, ajoute le Dr Perron. Ce qui est le mieux documenté, c’est un risque accru d’hypertension. »

Les chercheurs appellent les autorités d’agir au nom de la santé publique.

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, IJERPH.
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