L’arthrose est la maladie articulaire la plus répandue. « Elle concerne 3 % des moins de 45 ans, 65 % des plus de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans », indique l'Inserm dans un dossier d'information.

Elle est caractérisée par « une destruction du cartilage qui s’étend à toutes les structures de l'articulation, notamment à l’os et au tissu synovial » (voyez l'illustration plus bas).

L’arthrose a longtemps été présentée comme une usure du cartilage alors qu’il s’agit plutôt « d’un syndrome destructeur et inflammatoire, associé à différents facteurs de risque ».

Le cartilage (illustration) tapisse les extrémités osseuses d’une articulation, leur permettant de glisser l’une sur l’autre.

Source : Inserm

Caractéristiques de l'arthrose

« Les scientifiques ne parlent plus d’arthrose en général mais des arthroses : arthrose liée à l’âge, arthrose liée à une obésité, arthrose liée à une maladie de l’articulation… Ces situations sont associées à des mécanismes pathologiques distincts, faisant intervenir différents signaux moléculaires entre les tissus de l’articulation : l’os, le cartilage et le tissu synovial. »

Dans l'arthrose, deux états se succèdent à un rythme imprévisible :

  • « des phases chroniques, au cours desquelles la gêne quotidienne est variable et la douleur modérée ;

  • des crises douloureuses aiguës accompagnées d’une inflammation de l'articulation, au cours desquelles la douleur est vive, survenant dès le matin et parfois la nuit ;

Durant la phase chronique, il est recommandé de conserver une activité physique régulière. En revanche, il faut mettre l’articulation au repos lors des crises douloureuses. C’est en effet au cours de cette phase qu’intervient la destruction du cartilage. »

Les traitements actuels ne sont que symptomatiques

Il n’existe à ce jour que des traitements symptomatiques de l’arthrose, visant à soulager la douleur.

Parmi les antalgiques prescrits, le plus fréquent est le paracétamol. (Paracétamol et 7 autres médicaments contre la douleur de l'arthrose : analyse de 74 études)

D'autres molécules sont utilisées :

« En cas de poussée inflammatoire, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) administrés par voie orale ou sous forme de gel ou pommade sont utiles.

Pour passer un cap, le médecin peut recourir à une infiltration de corticoïdes, consistant à injecter ces anti-inflammatoires puissants directement dans l'articulation. On limite en général le nombre d’injections à trois par an pour une même articulation.

Des traitements de fond existent, mais leur effet est extrêmement modeste, voire nul. De nouvelles molécules sont en développement, ciblant notamment des facteurs de croissance des nerfs impliqués dans la douleur.

D’autres approches thérapeutiques visent à obtenir une antalgie de six mois. L'injection d'acide hyaluronique, encore appelée viscosupplémentation, consiste à injecter un produit visqueux de composition proche du liquide synovial physiologique.

Le lavage articulaire s'applique à l'articulation du genou et permet de la débarrasser des débris cartilagineux à l’aide de sérum physiologique (sous anesthésie locale). L’efficacité de ces techniques est toute relative et parfois controversée dans la littérature scientifique. »

La prothèse (arthroplastie), une articulation artificielle qui remplace l’articulation malade, mise en place nécessite une intervention chirurgicale, est « indiquée pour la hanche ou le genou en cas de handicap sévère. Si elle permet le plus souvent d’améliorer nettement la qualité de vie, son efficacité est néanmoins limitée à une quinzaine d’années en moyenne ».

Les traitements à venir

  • Lutter contre l’inflammation et stimuler la production de cartilage ou d’os

    Une stratégie en amont consiste à s’opposer à la dégénérescence du cartilage, en déterminant les mécanismes moléculaires précoces qui influent sur sa dégradation.

    • L‘inflammation locale semble impliquée dans la dégradation du cartilage. A ce titre, plusieurs molécules anti-inflammatoires sont en cours de développement. Plusieurs anticorps monoclonaux ciblant l’interleukine 1 ou encore TNF-alpha ont montré des résultats décevants, mais d’autres molécules sont en cours d'évaluation comme le tocilizumab qui cible l’interleukine 6.

    • D’autres molécules sont destinées à stimuler la production de cartilage, comme la sprifermine (FGF18), un facteur de croissance qui active la fabrication de la matrice cartilagineuse par les chondrocytes (cellules qui produisent le cartilage). Il s’agit d’une molécule recombinante injectée dans l’articulation destinée à obtenir la restauration ou la stabilisation du cartilage. Son évaluation est en cours.

    • Des molécules ayant un effet ciblé sur l’os sont également testées, comme l’acide zoledronique ou encore le ranelate de strontium. Déjà commercialisés pour traiter l’ostéoporose, ces médicaments sont en cours d’évaluation pour le traitement de l’arthrose du genou.

    • Récemment, les chercheurs ont également identifié plusieurs molécules jouant un rôle important dans l’homéostasie du cartilage : HIF-α (pour hypoxia-inducible factors-α), TGF-β (pour transforming growth factor-β) et le zinc. Néanmoins il est encore trop tôt pour dire si ces découvertes déboucheront sur de nouvelles stratégies thérapeutiques.

  • Remplacer le cartilage altéré

    « L’autre objectif des chercheurs est de réparer les lésions cartilagineuses, voire de remplacer le cartilage grâce à des greffes de cellules injectées directement dans l’articulation. On parle de thérapie cellulaire. »

    « D'autres essais visent à fabriquer un cartilage semi-artificiel à partir de chondrocytes autologues associés à un biomatériau ». (Arthrose : des implants de nouvelle génération qui régénèrent le cartilage et l'os abîmés - travaux de l'Inserm)

Plus d'informations dans le dossier de l'Inserm : Arthrose : La maladie articulaire la plus répandue.

Pour plus d'informations sur l'arthrose, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Inserm.
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