Mise à jour, 20 mars - Plus de 700 médecins avaient déjà signé, le 20 mars, une tribune dénonçant la complaisance de l'Ordre des médecins français envers les « médecines alternatives » qui « ne sont ni scientifiques, ni éthiques, mais bien irrationnelles et dangereuses », telles que l'homéopathie.

Les Codes de déontologie des professions médicales et le Code de la Santé publique « interdisent le charlatanisme et la tromperie » et « imposent de ne prescrire et distribuer que des traitements éprouvés », rappellent-ils.

Ces codes « proscrivent aussi l’usage de remèdes secrets ou ne mentionnant pas clairement les substances qu’ils contiennent ».

L'« Ordre des médecins tolère des pratiques en désaccord avec son propre code de déontologie et les pouvoirs publics organisent voire participent au financement de certaines de ces pratiques », dénoncent-ils.

En septembre 2017, rappelle la tribune, le Conseil scientifique des Académies des Sciences européennes a publié un rapport confirmant l’absence de preuves de l’efficacité de l’homéopathie. « Dans la plupart des pays développés, les médecins se voient interdire de prescrire des produits homéopathiques », souligne-t-elle.

« Les thérapies dites “alternatives” sont inefficaces au-delà de l’effet placebo, et n’en sont pas moins dangereuses », explique la tribune. Elles sont dangereuses notamment parce que « leur usage retarde des diagnostics et des traitements nécessaires avec parfois des conséquences dramatiques, notamment dans la prise en charge de pathologies lourdes comme les cancers ».

Et, « ces pratiques sont également coûteuses pour les finances publiques » : des formations sont assurées dans des structures recevant de l’argent public ; des consultations sont ouvertes dans des hôpitaux, aux dépens d’autres services et certains de ces traitements sont pris en charge par l’assurance maladie. « Ainsi, les produits homéopathiques peuvent être remboursés à 30 % (et jusqu'à 90 % en Alsace-Moselle) avec un statut dérogatoire les dispensant de prouver leur efficacité. »

Les signataires demandent au Conseil de l'Ordre des Médecins et aux pouvoirs publics « de tout mettre en œuvre pour » :

  • « Ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent à les promouvoir. »

  • « Ne plus reconnaître d’une quelconque manière les diplômes d'homéopathie, de mésothérapie ou d’acupuncture comme des diplômes ou qualifications médicales. »

  • « Ne plus faire produire en Faculté de Médecine ou dans les établissements de formation de santé, des diplômes appuyés sur des pratiques dont l’efficacité n’aura pas été scientifiquement démontrée. »

  • « Ne plus rembourser par les cotisations sociales les soins, médicaments ou traitements issus de disciplines refusant leur évaluation scientifique rigoureuse. »

  • « Encourager les démarches d'information sur la nature des thérapies alternatives, leurs effets délétères, et leur efficacité réelle. »

  • « Exiger de l’ensemble des soignants qu’ils respectent la déontologie de leur profession, en refusant de donner des traitements inutiles ou inefficaces, en proposant des soins en accord avec les recommandations des sociétés savantes et les données les plus récentes de la science, en faisant preuve de pédagogie et d’honnêteté envers leurs patients et en proposant une écoute bienveillante. »

Tribune sur le site fake médecine : Comment agir contre les Fake Médecines ?

Pour plus d'informations sur l'homéopathie, voyez les liens plus bas.

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