Les médicaments anticholinergiques demeurent toujours autant prescrits aux personnes âgées, selon une étude publiée dans le Journal of the American Geriatrics Society.

Les médicaments avec de fortes propriétés anticholinergiques exposent à des risques d'effets indésirables sérieux, tels qu'un déficit cognitif, des chutes, la démence et même la mortalité chez les personnes âgées.

Greg Rhee de l'Université du Minnesota et ses collègues ont analysé les données d'une étude nationale américaine portant sur les soins ambulatoires entre 2006 et 2015 afin de déterminer si les habitudes de prescription de ces médicaments ont changé au fil du temps et si ces habitudes varient selon la spécialité médicale et la classe anticholinergique.

Le comportement de prescription est demeuré stable à travers le temps (malgré les alertes maintes fois lancées par des chercheurs sur le sujet).

« La prescription d'anticholinergiques à risque élevé devrait être évitée parce qu'il existe des médicaments alternatifs plus sûrs pour les personnes âgées », souligne le chercheur. (Trois niveaux de risque des médicaments anticholinergiques)

Les médicaments anticholinergiques bloquent le neurotransmetteur acétylcholine qui joue notamment un rôle dans les contractions musculaires involontaires. Ces médicaments sont souvent prescrits pour les troubles urinaires, respiratoires et gastro-intestinaux. Ils sont aussi souvent utilisés pour traiter l'anxiété et la dépression.

Les personnes âgées sont vulnérables à ces médicaments en partie à cause des changements physiologiques au fur et à mesure qu'elles vieillissent, explique le chercheur.

Selon les résultats :

  • un ou des médicaments anticholinergiques étaient prescrits dans 6 % des visites médicales étudiées ;

  • les habitudes de prescription variaient selon la spécialité du médecin (p. ex. les psychiatres et les urologues avaient des taux plus élevés) ;

  • les antidépresseurs étaient les plus répandus parmi les anticholinergiques prescrits aux personnes âgées ;

  • les femmes étaient plus susceptibles de recevoir des ordonnances d'anticholinergiques à risque élevé ;

  • les patients qui prenaient six médicaments ou plus étaient plus susceptibles de se faire prescrire des médicaments anticholinergiques à risque élevé.

Les chercheurs recommandent d'accroître la sensibilisation aux effets indésirables potentiels et d'encourager les médecins à prescrire des médicaments moins risqués.

L'étude ne portait pas sur les visites à l'urgence ou à l'hôpital. Par conséquent, les résultats peuvent sous-représenter la réalité.

Pour plus d'informations sur les médicaments anticholinergiques, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Minnesota, Journal of the American Geriatrics Society.
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