Le Lupuzor a eu une efficacité dans le traitement du lupus, dans une étude de phase III, chez 68,8 % des patients ayant suivi la phase d'essai jusqu'au bout comparativement à 59,2 % de ceux qui recevaient le placebo, rapporte un communiqué du Conseil national français de la recherche scientifique (CNRS).

L'ensemble des participants recevait également d'autres médicaments comme des stéroïdes, des antipaludéens, du méthotrexate, etc..

Le Lupuzor est le premier traitement spécifique non immunosuppresseur contre cette maladie auto-immune qui touche 5 millions de personnes dans le monde (environ 30 000 en France), dont 90 % sont des femmes, souligne le communiqué.

La maladie « se caractérise par la production d'auto-anticorps qui s'attaquent à divers organes (peau, articulation, système vasculaire, cerveau, reins) et y provoquent une inflammation, d'où un large éventail de symptômes possibles : lésions cutanées, douleurs articulaires, thromboses, poussées psychotiques... »

« On ne dispose aujourd'hui que de traitements palliatifs, la plupart non spécifiques : des corticoïdes et des immunosuppresseurs, qui affaiblissent le système immunitaire dans son ensemble. S'ils font cesser l'agression auto-immune, ils rendent aussi les patients très sensibles aux multi-infections », indiquent les chercheurs.

L'étude a été menée avec 202 personnes dont la moitié recevait le médicament et l'autre, un placebo. Seulement 153 ont mené l'essai clinique à son terme.

« Le Lupuzor s'avère donc au moins aussi efficace que le seul traitement existant à ce jour, conclut le communiqué du CNRS. Mais contrairement à celui-ci, le Lupuzor n'est pas immunodépresseur, il ne diminue pas les défenses immunitaires des patients : la phase III a confirmé son innocuité exceptionnelle, aucun effet indésirable grave n'ayant été signalé. »

Autre résultat encourageant : le Lupuzor a démontré un taux de réponse de 61,5 % pour les patients possédant des autoanticorps anti-dsDNA (un biomarqueur reconnu pour le lupus érythémateux systémique), contre 47,3 % avec le placebo.

De plus, 7,6 % des patients du groupe Lupuzor ayant des anti-dsDNA positifs sont entrés en rémission complète (anti-dsDNA absents et absence de signes cliniques), ce qui n'a été le cas d'aucun patient du groupe placebo. »

« Ces résultats renforcent l'intérêt potentiel de ce candidat-médicament dans le traitement d'autres maladies auto-immunes comme le syndrome de Sjögren (maladie des yeux secs) ou la maladie de Crohn (une maladie auto-immune à l'origine d'une inflammation chronique de l'intestin) », estiment les chercheurs.

« C'est l'équipe de Sylviane Muller, lauréate 2015 de la médaille de l'innovation du CNRS, qui a développé une famille de peptides (des fragments de protéines) corrigeant spécifiquement des dysfonctionnements du système immunitaire. L'un d'eux, appelé P140, s'est révélé capable de retarder le développement de la maladie chez des souris atteintes du lupus, tout en épargnant la capacité de leur système immunitaire à lutter contre les agents infectieux. Il est à l'origine du Lupuzor, candidat-médicament développé par ImmuPharma. »

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Psychomédia avec source : CNRS.
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