Un test mis au point par une équipe de chercheurs français de l’Inserm, l’Université Paris Descartes et l’AP-HP permet dorénavant de mieux déterminer l'évolution du cancer du côlon.

Une étude internationale, publiée dans The Lancet, montre que le test, appelé « Immunoscore », est efficace pour déterminer les patients à haut risque de récidive et ainsi identifier ceux susceptibles de bénéficier d’un renforcement du traitement après la chirurgie.

La gravité des cancers est essentiellement estimée par le degré d’extension du cancer au sein de l’organe atteint et la présence de métastase. Cette estimation de l’agressivité du cancer et du risque de récidive après traitement doit cependant être améliorée. (Cancers de stades 1 à 4 : définitions)

Les chercheurs de l’Inserm et des médecins de l’AP-HP ont montré au cours des dernières années que l’infiltration de la tumeur cancéreuse par des cellules immunitaires était une bonne indication de la manière dont le cancer colorectal pouvait évoluer et représentait donc un outil pronostic potentiel. Les populations de cellules immunitaires les plus informatives de la progression de la maladie ont été identifiées et la méthode d’évaluation de ces populations a été optimisée.

Ce qui a permis la mise au point du test immunologique applicable en pratique clinique « Immunoscore » qui quantifie dans la tumeur et son front d’invasion la densité de deux types de cellules immunitaires : les lymphocytes T totaux (CD3+) et en lymphocytes cytotoxiques ou tueurs (CD8+).

Un consortium international composé de 14 centres basés dans 13 pays a évalué, avec 2 681 patients atteints de cancer du côlon de stades 1 à 3, la performance du test sur le risque de récidive (dans les 5 ans suivant l’opération chirurgicale) et sur la survie.

Les patients ayant un Immunoscore élevé présentent le risque de récidive le plus faible et une survie prolongée.

Dans un premier groupe de 700 patients, 8 % de ceux ayant un score élevé présentaient une récidive à 5 ans, 19 % de ceux ayant un score intermédiaire et 32 % de ceux ayant un score faible. Ces résultats ont été confirmés avec deux autres groupes de patients de 1981 patients.

L’Immunoscore était plus fortement lié à la survie que les critères tumoraux utilisés actuellement pour guider les traitements.

« Ces résultats sont en faveur de l’utilisation du test Immunoscore comme nouveau composant de la classification des cancers pour mieux paramétrer les traitements à fournir aux patients en fonction de leur risque de récidive, en particulier pour moduler les traitements chimiothérapeutiques », estiment les chercheurs.

Ils évaluent actuellement le test dans d’autres types de cancers et étudient sa capacité à prédire la réponse aux immunothérapies « qui révolutionnent actuellement la thérapeutique en cancérologie ».

Pour plus d'informations sur le cancer colorectal, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Inserm, The Lancet.
Tous droits réservés.