L’exposition à la pollution atmosphérique est associée à des modifications épigénétiques au niveau du placenta, pouvant présenter un risque pour le fœtus, selon une étude française publiée dans le numéro de juin de la revue Environment International.

« Selon plusieurs études, l’exposition à la pollution atmosphérique est associée à des impacts délétères tels que la pré-éclampsie chez la femme enceinte (hypertension associée à la présence de protéines dans les urines), un poids à la naissance diminué chez l’enfant et peut-être même un fonctionnement dégradé des poumons et des troubles neuro-développementaux », indique le communiqué de l'Inserm.

« Les mécanismes expliquant un effet des polluants de l’air sur le développement du fœtus et de l’enfant pourraient passer par une altération du placenta. »

Johanna Lepeule et ses collègues de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes ont mené cette étude avec 668 mères et leurs enfants de la cohorte EDEN. Les femmes enceintes ont été recrutées entre 2003 et 2006 dans les Centres hospitalo-universitaires de Nancy et de Poitiers.

« Les mères les plus exposées au dioxyde d’azote (gaz issu des processus de combustions automobiles, industrielles et thermiques) pendant leur grossesse présentaient une modification épigénétique sur le gène ADORA2B. »

« Des défauts dans l’expression de ce gène ont été associés dans d’autres études à la pré-éclampsie, une maladie de la grossesse fréquente et grave si elle n’est pas prise en charge » explique la chercheure. Les niveaux d’exposition moyens dans la population étudiée étaient inférieurs à la limite annuelle fixée par la directive de l’Union européenne sur la qualité de l’air (40 mg/m3 pour le dioxyde d’azote).

Les résultats de cette étude confirment ainsi une partie de l’hypothèse selon laquelle les expositions prénatales aux polluants de l’air, à des niveaux communément retrouvés en Europe et en France, pourraient avoir des effets néfastes sur la santé de la femme enceinte et de l’enfant à naître.

C’est la première étude concernant les polluants atmosphériques qui aborde la question en se basant sur l’analyse de données épigénétiques à grande échelle (sur plus de 400 000 localisations épigénétiques). Les études précédentes se concentraient sur des gènes particuliers. »

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Psychomédia avec sources : Inserm, Environment International.
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