Mise à jour 2 octobre - Le Nobel 2018 de médecine a été décerné conjointement à l'Américain James P. Allison, 70 ans, et au Japonais Tasuku Honjo, 76 ans, pour leurs recherches sur l’immunothérapie du cancer.

Ils « ont montré comment différentes stratégies d'inhibition des freins du système immunitaire peuvent être utilisées dans le traitement du cancer ».

Ces deux chercheurs avaient déjà reçu conjointement en 2014 le prix Tang, présenté comme la version asiatique des Nobel, rapporte l'AFP.

Les travaux de James Allison ont porté sur la mise au point d’un anticorps monoclonal, l’ipilimumab (Yervoy), spécifiquement dirigé contre la protéine CTLA-4 qui inhibe l'action du système immunitaire.

Ceux de Takusu Honjo ont porté sur la protéine PD-L1, présente sur les cellules tumorales et qui se lie à un récepteur PD-1 (PD pour « programmed death ») porté par les lymphocytes T (cellules du système immunitaire). En se liant à ce récepteur, elle bloque le mécanisme de mort programmée, qui permet la destruction des cellules cancéreuses. L’utilisation de molécules anti-PD-1 ou anti-PD-L1 lève l’inactivation des lymphocytes T qui vont ainsi jouer leur rôle de défense.

Le pembrolizumab (Keytruda) est un exemple de médicament appartenant à la classe dite des inhibiteurs du « point de contrôle immunitaire PD-1 », rendant les lymphocytes aptes à détruire les cellules cancéreuses.

« À la date de juillet dernier, il y avait quelque 800 essais cliniques en cours dans le monde et plus de 30 médicaments en développement, selon un décompte de l’American Cancer Society. De nombreux sont déjà autorisés en Europe et aux États-Unis », rapporte l'AFP.

Mais l'immunothérapie ne fonctionne pas chez tous les malades ni sur tous les cancers.

Et, « comme dans le cas d'autres thérapies anticancéreuses, des effets secondaires indésirables sont observés, lesquels peuvent être graves et même mettre la vie en danger », indique le communiqué de la Fondation Nobel. « Ils sont causés par une réponse immunitaire hyperactive qui entraîne des réactions auto-immunes, mais ils sont habituellement gérables. Des recherches intenses et continues se concentrent sur l'élucidation des mécanismes d'action, avec le but d'améliorer les thérapies et de réduire les effets secondaires. »

Pour plus d'informations sur les traitements d'immunothérapie du cancer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : The Nobel Prize (Press release), The Nobel Prize (Advanced information), AFP (L'Obs), AFP (Le Devoir), Le Monde.
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