La curcumine, l'ingrédient médicinal actif du curcuma, ne préviendrait pas l'inflammation et les complications chez les personnes subissant une chirurgie élective pour un anévrisme aortique, selon un essai clinique randomisé dont les résultats sont publiés dans le Journal de l'Association médicale canadienne (CMAJ).

« Le curcuma est utilisé depuis des milliers d'années en médecine indienne et chinoise, et la curcumine continue de gagner en popularité comme supplément naturel pour la santé », écrit le Dr Amit Garg, du Département de médecine de l'Université Western (Ontario, Canada) avec ses coauteurs.

Les chercheurs ont mené cette étude avec 606 personnes devant subir une chirurgie élective pour un anévrisme de l'aorte abdominale dans 10 hôpitaux canadiens. Elles ont été assignées au hasard à recevoir une dose élevée de curcumine par voie orale (2000 mg deux fois par jour pendant quatre jours) ou un placebo avant la chirurgie.

« Dans cet essai randomisé, le plus important à ce jour, la curcumine n'a pas amélioré les complications de la chirurgie », rapportent les chercheurs.

Les résultats n'ont montré aucun effet positif de la curcumine sur l'inflammation comparativement au placebo et les analyses secondaires montrent qu'il y avait un risque accru de lésions rénales post-chirurgicales chez les participants du groupe curcumine.

Malgré la popularité croissante de la curcumine et les nombreuses études animales qui ont démontré ses bienfaits, peu d'essais cliniques rigoureux ont porté sur ses effets chez les humains, indiquent les chercheurs. Une étude menée dans un centre unique a montré que la curcumine était associée à des biomarqueurs réduits d'inflammation après un pontage coronarien.

La présente étude a recruté cinq fois plus de patients dans dix hôpitaux pour un autre type d'intervention afin de vérifier l'hypothèse selon laquelle la curcumine réduit l'inflammation et améliore les résultats de la chirurgie.

Ces résultats « soulignent l'importance de tester le curcuma et la curcumine dans le cadre d'essais cliniques rigoureux chez l'humain avant de faire valoir tout bénéfice pour la santé », concluent les auteurs.

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Psychomédia avec sources : CMAJ, CMAJ.
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