La Haute autorité française de santé (HAS) a publié, le 3 avril, une recommandation sur la prise en charge des patients souffrant de lombalgie. « L’enjeu d’une meilleure prise en charge est d’adopter précocement une stratégie adaptée afin d’éviter le passage à la chronicité. »

84 % des Français souffriront de lombalgie au cours de leur vie. Il s'agit du second motif de recours à un médecin généraliste.

« La lombalgie occasionne un trop grand recours à des actes inutiles », indique la HAS.

« La lombalgie désigne une douleur située dans le bas de la colonne vertébrale, plus précisément au niveau des vertèbres lombaires. » Elle recouvre deux stades de la maladie :

  • la lombalgie aiguë si elle se résorbe en 4 à 6 semaines, qui concerne la très grande majorité des patients ;

  • la lombalgie chronique qui dure depuis plus de 3 mois.

La prise en charge doit être adaptée selon ces deux stades.

« La nouvelle recommandation est accompagnée d’un arbre décisionnel pour guider les professionnels de santé dans les différentes étapes du diagnostic et du traitement. L’objectif est de limiter le passage au stade chronique et de maintenir une activité professionnelle. »

La lombalgie aiguë concerne 9 patients sur 10.

« Le diagnostic de lombalgie nécessite d’éliminer des signes d’alerte suggérant une pathologie sous-jacente grave.

En phase aiguë, en l’absence de signes d’alerte, l’imagerie médicale n’est pas pertinente puisqu’il n’existe pas systématiquement de concordance entre symptômes et signes radiologiques.

L’activité physique adaptée est le traitement principal. Elle permet une évolution favorable de la lombalgie et limite les récidives. Le professionnel de santé doit encourager le patient à poursuivre ses activités de la vie quotidienne, y compris le travail. Des antalgiques peuvent éventuellement être prescrits afin de calmer la douleur pour la plus courte durée possible en attendant la guérison spontanée de la lombalgie. La HAS rappelle qu’aucun médicament n’a prouvé d’efficacité à moyen terme sur l’évolution d’une poussée aiguë de lombalgie.

Il est important que le professionnel rassure son patient sur l’évolution favorable de la lombalgie aiguë : la douleur se résorbe en effet en moins de 6 semaines dans 90 % des cas.

Il est recommandé au médecin traitant de revoir le patient 2 à 4 semaines après l’épisode initial si les symptômes persistent pour écarter un éventuel risque de passage à chronicité. »

La lombalgie devient chronique dans 3 à 6 % des cas.

« La prise en charge doit alors être spécifique et adaptée. En particulier, ce n’est qu’après avoir identifié un facteur de risque de chronicité ou que la lombalgie est devenue chronique qu’une rééducation active par kinésithérapie se révèle pertinente. En l’absence d’amélioration, une prise en charge multidisciplinaire incluant un médecin spécialiste du rachis et si nécessaire un médecin du travail doit être envisagée. »

« A tous les stades de la lombalgie, il est recommandé au professionnel de santé de rechercher les signes d’alerte dont la combinaison suggérerait une pathologie sous-jacente, telle qu’une infection, une maladie inflammatoire, un cancer, un problème neurologique… »

« D’autres signes d’alerte – signes de risque de chronicité et de récidive – sont à surveiller. En particulier, la lombalgie chronique ou récidivante est à l’origine de nombreux arrêts de travail et peut conduire à une désinsertion professionnelle. En effet il faut souligner qu’une lombalgie sur 5 entraine un arrêt de travail et que cette pathologie est devenue la première cause d’exclusion du travail avant 45 ans. Le professionnel doit rester attentif aux facteurs de risque d’incapacité prolongée du travail ou d’obstacles au retour au travail. »

Informations plus détaillées sur le site de la HAS :

Lombalgies récentes : la meilleure recommandation selon Prescrire

Pour plus d'informations sur la lombalgie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : HAS.
Tous droits réservés