Le nombre d'enfants intoxiqués a fortement augmenté depuis la légalisation du cannabis au Canada en octobre 2018, a indiqué le Centre de traumatologie de l'Hôpital de Montréal pour enfants (HME) dans un communiqué le 16 mai, relayé par La Presse canadienne.

Depuis l'entrée en vigueur de la loi, le Centre a traité 26 cas alors qu'avant 2016, on traitait un enfant tous les trois ans en moyenne.

« Même constat au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal. Les intoxications au cannabis, qui s’élevaient à deux par année entre 2013 et 2016, sont passées à cinq en 2017-2018, pour finalement grimper jusqu’à 11 en 2018-2019 », rapporte Le Devoir.

« Du côté de la capitale nationale, le centre antipoison de Québec a également enregistré un nombre d’appels plus élevé concernant des intoxications au cannabis depuis sa légalisation. “Il est difficile de déterminer s’il y a plus d’expositions ou si les gens se sentent plus à l’aise de nous appeler, mais nous avons répertorié 15 cas chez des enfants âgés de moins de cinq ans depuis le 6 février 2019”, précise Maude St-Onge, directrice médicale du centre. »

Les enfants peuvent présenter des symptômes comme l'anxiété, des vomissements, la somnolence et une fréquence respiratoire plus élevée. Les cas les plus graves peuvent subir des convulsions et être hospitalisés à l'unité de soins intensifs.

« L'enfant peut avoir un état stuporeux ou comateux, explique le Dr Dominic Chalut, urgentologue et toxicologue au HME. Il ne répondra pas vraiment à la douleur ou aux stimuli externes. Il peut avoir des convulsions. La respiration peut être abaissée à des seuils critiques, donc l'enfant ne respire plus assez rapidement pour maintenir ses fonctions vitales stables. Dans ces cas-là, il faut l'intuber [...] et le mettre sur un respirateur pendant qu'il est sous l'effet de la drogue. [...] Le contenu gastrique peut remonter dans les poumons et causer des problèmes respiratoires. »

Les jeunes enfants sont plus vulnérables à l'intoxication à cause de leur plus petite taille, car la toxicité est associée à la dose par kilogramme de poids corporel.

Les produits comestibles du cannabis sont particulièrement attrayants pour les jeunes enfants, et c'est pourquoi il est très important de les garder hors de leur vue et de leur portée.

« Les parents qui viennent ici vont nous dire ce qui est arrivé : “Les aliments étaient sur le comptoir ou dans le frigidaire, et mon enfant en a pris et je me suis rendu compte qu'il en a pris une bonne quantité” », rapporte le Dr Chalut.

« On n'est pas là pour les culpabiliser. Ils se sentent déjà assez coupables et on est là pour les supporter et surtout apporter des soins à l'enfant qui en a besoin. [...] On n'appelle pas la DPJ pour tous ces cas-là. C'est considéré comme n'importe quelle intoxication.  »

« Lorsqu'on soupçonne qu'un enfant a ingéré du cannabis, il est conseillé de consulter un médecin de toute urgence. »

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : La Presse canadienne (Radio-Canada), Le Devoir.
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