Trois médicaments indiqués contre la nausée ou les vomissements sont à présent déconseillés (dompéridone, métoclopramide, métopimazine), rappelle l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

Dans une fiche de bon usage publiée avril 2019, la Haute autorité de santé (HAS) indiquait que les « antiémétiques » disponibles sont rarement recommandés.

Les trois médicaments concernés sont :

  • la dompéridone (Motilium, Peridys, Oroperidys) ;
  • le métoclopramide (Anausin, Primperan, Prokinyl) ;
  • la métopimazine (Vogalène, Vogalib).

En 2016, ces médicaments étaient encore prescrits à des millions de personnes, précise l'association.

« Ces médicaments sont à éviter en cas de gastro-entérite, sauf si les vomissements peuvent avoir, à court terme, des complications graves ou très gênantes, indiquait la HAS.

Par ailleurs, ils ne sont pas destinés à traiter les symptômes provoqués par une anesthésie ou un traitement anticancéreux, pour lesquels d’autres traitements existent. »

« La dompéridone (Motilium) et le métoclopramide (Primperan) ne doivent jamais être donnés à un enfant, indique la HAS. La métopimazine (Vogalène) doit être évitée autant que possible. »

« Chez la personne âgée, en raison des risques cardiaques et neurologiques, mieux vaut éviter ces trois médicaments, surtout en cas de maladie associée », résume UFC-Que Choisir.

Ces neuroleptiques aux effets antinauséeux et antiémétiques sont « responsables d’effets secondaires graves ».

« Ils augmentent le risque d’arythmies ventriculaires graves (torsades de pointes), de mort subite cardiaque et de troubles neurologiques sévères appelés symptômes extrapyramidaux. Ils se manifestent notamment par une contraction involontaire et répétitive de certains muscles, des tremblements, des spasmes… Des dyskinésies peuvent également survenir à cause du traitement.

Ces complications sont démesurées au regard des symptômes que ces médicaments sont censés traiter. Car outre le fait d’être dangereux, ils n’ont pas prouvé leur intérêt. Dans son avis, la HAS note que l’efficacité de la dompéridone n’est pas établie chez l’enfant et l’est mal chez l’adulte à la dose recommandée. Si le métoclopramide a prouvé son efficacité, on ignore dans quelle mesure. Quant à la métopimazine, elle reste le produit pour lequel on a le moins de preuves d’effets secondaires graves… mais aussi d’efficacité. »

Deux de ces trois médicaments figurent sur la liste noire de Prescrire des médicaments plus dangereux qu'utiles, souligne l'association.

« Malgré les alertes répétées », déplore l'association, une version de métopimazine reste disponible en automédication… « Une situation inexplicable au vu des risques encourus par les patients. »

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Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : UFC-Que Choisir, HAS.
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