Dans une lettre ouverte publiée le 5 juillet et adressée à la ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) réclame la fin de l’enseignement de l’homéopathie dans les facultés de médecine et de pharmacie.

Les enseignements d’homéopathie existent encore dans la moitié des facultés de médecine en France et dans de nombreuses facultés de pharmacie, rapporte la lettre.

« La Haute autorité de santé a rendu l’avis qui était attendu quant au déremboursement, tellement la situation est claire au plan scientifique. Cet avis corrobore l’avis de la communauté scientifique nationale et internationale », est-il souligné.

« Au-delà même de cet avis, l’absence de tout modèle théorique sur lequel pourrait reposer l’homéopathie, invention datant du 18e siècle, l’absurdité des contenus de la “médecine homéopathique”, des indications comme des thérapeutiques, devrait imposer de protéger les étudiants contre ces déviances pseudoscientifiques. »

« On ne peut pas à la fois recommander à ces derniers des contenus fondés sur les données de la science, imposer qu’ils soient formés à la lecture critique, et en même temps leur proposer des enseignements véhiculant des aberrations grossières aux antipodes de la démarche scientifique. Une enquête sur les contenus de ces enseignements délivrés dans les murs des facultés serait la bienvenue car elle aurait des conclusions accablantes si jamais elle était conduite. »

« Les médecins généralistes universitaires sont très attachés à ce qu’il n’y ait plus de place pour l’homéopathie à l’université. Ce type de pratique nuit principalement à la médecine générale en détournant de jeunes médecins des bonnes pratiques et en véhiculant une image archaïque de la discipline. »

« La responsabilité de l’université est également de ne pas encourager les patients dans de fausses croyances qu’il convient de discuter avec empathie sans les accréditer ; nous rappelons ici qu’un des produits homéopathiques les plus vendus est un pseudo vaccin contre la grippe détournant les patients des thérapeutiques efficaces. »

La moitié des facultés de médecine (sur une trentaine) propose encore des diplômes universitaires d’homéopathie ainsi que certaines facultés de pharmacie.

« Nous en demandons donc la suppression car il serait aujourd’hui coupable de continuer à délivrer ce type d’enseignement par l’Université, voire de délivrer des diplômes universitaires. »

En mars 2019, les Académies de médecine et de pharmacie ont également réclamé la fin de l'enseignement de l'homéopathie dans un communiqué commun.

Devançant ce mouvement, à la fin août 2018, la faculté de Médecine de Lille a suspendu cet enseignement. L’université François-Rabelais de Tours a aussi décidé de fermer la première année du DIU homéopathie tout en maintenant la seconde pour « permettre aux étudiants de terminer leur cursus ».

Par ailleurs, en octobre, l’Ordre des médecins « sera saisi pour prendre une décision » sur la reconnaissance de cette discipline, a indiqué son président Patrick Bouet, le 3 juillet.

L’efficacité de l’homéopathie n’est pas différente de celle du placebo (CNGE)

Pour plus d'informations sur l'homéopathie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : CNGE, Le Monde.
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