L’efficacité de la cryothérapie du corps entier pour les sportifs ou pour soulager divers problèmes de santé n’est pas prouvée alors que les effets secondaires sont potentiellement graves, conclut l’Inserm dans un rapport publié le 4 septembre.

La cryothérapie du corps entier expose l’organisme pendant 2 à 3 minutes à un froid intense allant de -110 à -170 °C.

Environ 300 centres proposeraient la cryothérapie en France, rapporte l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

« A l’origine destinée aux sportifs de haut niveau, afin de prévenir ou traiter les douleurs musculaires après l’exercice, cette pratique est désormais proposée dans le cadre de maladies inflammatoires ou neurologiques, voire en dehors de tout contexte pathologique », indique le communiqué de l'Inserm.

« Des mécanismes biologiques sont régulièrement proposés pour expliquer l’effet bénéfique du froid sur le corps. Ces explications sont diversement convaincantes et ne sont, en tous cas, pas suffisantes », indique le rapport.

Des études ont été réalisées « dans diverses indications (sportives ou médicales, notamment dans les douleurs lombaires, la fibromyalgie, les maladies inflammatoires rhumatismales) », indique le rapport.

« Globalement, les résultats sont décevants. D’une part, quand ils sont en faveur d’un effet positif de la cryothérapie, ces résultats sont modestes et mesurés uniquement à très court terme. D’autre part, la qualité méthodologique des études laisse beaucoup à désirer, ce qui doit amener à relativiser d’autant plus les effets positifs rapportés. »

« En tout état de cause, la cryothérapie ne peut en aucune façon revendiquer de traiter efficacement des cancers ou d’autres pathologies somatiques sévères »

La cryothérapie corps entier pose des problèmes de sécurité, estiment les chercheurs de l'Inserm. Parmi les effets secondaires rapportés : « brulures locales au 1er ou 2e degré, céphalées ou accentuations des douleurs présentes, urticaire chronique au froid, panniculite à froid, intolérances digestives et plusieurs cas d’ictus amnésique ». Un cas de dissection de l’aorte abdominale a été rapporté.

L'UFC-Que Choisir précise : « La panniculite est une inflammation grave de la graisse sous-cutanée parfois due au froid ; l’ictus amnésique est une amnésie transitoire favorisée notamment par les changements brutaux de température ; la dissection de l’aorte abdominale est une déchirure de la paroi de l’aorte due à l’irruption de sang sous haute pression à l’intérieur de celle-ci. »

Pour l’heure, déplore l'UFC-Que Choisir, « n’importe qui peut ouvrir un centre, aucune compétence particulière n’est requise ».

En 2018, l'agence américaine des produits de santé, la Food and Drug Administration (FDA), a aussi mis en garde contre les risques.

Différences entre médecine conventionnelle et pratiques alternatives : ministère de la Santé

Psychomédia avec sources : Inserm (communiqué), Inserm (rapport), UFC-Que Choisir.
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